Selon les éléments recueillis par le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), quatre bateaux pneumatiques sont partis samedi 7 février d'une plage à 15 km de Tripoli en Libye, chargés chacun de plus d'une centaine de migrants venus d'Afrique sub-saharienne, essentiellement des hommes mais aussi des adolescents.
Des migrants descendent d'un bateau des garde-côtes italien après une opération de sauvetage au large de Lampedusa, le 10 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans le premier bateau, 29 passagers sont morts de froid pendant leur sauvetage, dans des conditions extrêmes, par les garde-côtes italiens, qui ont conduit les survivants lundi sur l'île de Lampedusa.
Le deuxième bateau a chaviré et le troisième s'est dégonflé et a coulé. Deux passagers de l'un et sept passagers de l'autre ont été secourus par un navire marchand puis conduits mercredi matin 11 février à Lampedusa. Ils sont formels : leurs 203 compagnons de voyage se sont noyés. Et en l'absence de la moindre nouvelle du quatrième bateau, l'OIM et le HCR considèrent que ses passagers aussi sont portés disparus, vu la tempête qu'ils ont traversée.
"Ils étaient environ 420 au départ, on peut donc estimer le total des victimes à quelque 330", a déclaré Flavio di Giacomo, porte-parole de l'OIM en Italie. "C'est une tragédie d'une ampleur énorme, qui nous rappelle de manière cruelle que d'autres vies sont en danger si on laisse ceux qui cherchent la sécurité à la merci de la mer. Sauver ces vies devrait être notre première priorité. L'Europe ne peut pas se permettre d'agir trop peu, trop tard", a lancé Vincent Cochetel, directeur du HCR pour l'Europe.
Après une année 2014 marquée par plus de 3.200 décès en Méditerranée, 2015 se révèle déjà dramatique puisque l'OIM avait déjà recensé 86 migrants morts ou portés disparus avant le drame de ce week-end.
AFP/VNA/CVN