>>États-Unis : l'Idaho et la Caroline du Nord autorisent le mariage homosexuel
>>Référendum contre le mariage gay en Croatie
Selon les résultats quasi-complets, communiqués par l’Office national des statistiques, environ 21,40% des 4,4 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes avant la fermeture des bureaux à 21h00 GMT, alors que la barre requise était de 50%. Ceux qui ont choisi de voter se sont massivement prononcés, à environ 94,5%, contre le mariage entre personnes de même sexe.
Les partisans des mariages gay et lesbien avaient invité les Slovaques à boycotter ce référendum, a priori inutile : la Constitution slovaque définit déjà le mariage comme une "union exclusive entre un homme et une femme". Ni le mariage entre personnes de même sexe, ni même leur union civile, ne sont autorisés. Les deux camps crient victoire : "Les questions ont été clairement posées et 90% des gens ont répondu oui. Oui à la famille, oui au mariage de l’homme et de la femme, c’est extraordinaire", s’est réjoui Anton Chromik de l’Alliance pour la famille, mouvement non-gouvernemental, à l’origine de la consultation.
"Humainement, je le comprends", a de son côté ironisé le président de l’initiative LGBT Inakost, Martin Macko. "Il lui est difficile d’avouer que le thème qu’il considère comme vital, n’intéresse pas la Slovaquie".
Réserves de haine
Un autre militant des droits homosexuels, Juraj Martiny, s’est félicité du rôle des réseaux sociaux, qui avaient largement aidé, selon lui, à mobiliser surtout les jeunes contre cette consultation "insensée". Selon lui, la Slovaquie a "dit non à l’humiliation d’une partie de ses citoyens".
"Le phénomène des réseaux sociaux marche et celui des lettres pastorales ne marche pas", a de son côté résumé la sociologue Silvia Porubänova.La consultation a pourtant révélé des réserves de haine à l’égard des homosexuels dans ce pays de l’UE de 5,4 millions d’habitants, dont plus de 80% se disent chrétiens et 70% catholiques. Dans une vidéo de l’Alliance pour la famille, un garçon attend l’arrivée de ses parents adoptifs. Il est déçu quand il voit arriver deux hommes. "Où est maman ?", demande-t-il. Une autre vidéo, où l’on voit deux hommes caressant la tête d’un jeune garçon, ne révèle pas sa provenance et l’Alliance a démenti en être l’auteur. "Aimeriez-vous grandir dans une famille comme ça ?", demande le garçon. "Je ressens une tristesse et une désillusion après ce que ce référendum a apporté à notre pays", a déclaré à la presse le président slovaque Andrej Kiska, après avoir voté dans la soirée.
Valeur importée d’Occident
Les Slovaques ont été invités à répondre à trois questions : sur le mariage entre personnes de même sexe, sur l’adoption d’enfants par des couples ou des groupes de même sexe, et sur le droit des parents de refuser que leurs enfants assistent à des cours sur la sexualité ou l’euthanasie. Selon l’Alliance pour la famille, l’égalité en droits des gays et lesbiennes constitue une valeur libérale importée d’Occident, pour bouleverser la famille traditionnelle.
Le mariage homosexuel a été légalisé dans une douzaine de pays d’Europe de l’Ouest et du Nord. En Europe de l’Est, la Slovaquie ne fait pas exception: les pays tels que la Pologne, Lituanie, Lettonie, Ukraine, Bélarus, Serbie, Monténegro et Bulgarie n’autorisent pas non plus le mariage des personnes de même sexe.
Dans plusieurs pays d’Europe centrale comme la République tchèque, issue tout comme la Slovaquie de la partition à l’amiable de l’ex-Tchécoslovaquie en 1993, l’union entre personnes de même sexe revêt la forme d’un partenariat enregistré. "Je suis très contente que le référendum soit invalide, mais je crains que des sentiments anti-homosexuels resurgissent avant les prochaines législatives, en 2016", a déclaré Andrea Pallang, propriétaire d’une galerie d’art à Bratislava, qui cohabite avec son amie depuis huit ans.
>>Référendum contre le mariage gay en Croatie
Une électrice dépose son bulletin dans l’urne le 7 février à Bratislava. Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon les résultats quasi-complets, communiqués par l’Office national des statistiques, environ 21,40% des 4,4 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes avant la fermeture des bureaux à 21h00 GMT, alors que la barre requise était de 50%. Ceux qui ont choisi de voter se sont massivement prononcés, à environ 94,5%, contre le mariage entre personnes de même sexe.
Les partisans des mariages gay et lesbien avaient invité les Slovaques à boycotter ce référendum, a priori inutile : la Constitution slovaque définit déjà le mariage comme une "union exclusive entre un homme et une femme". Ni le mariage entre personnes de même sexe, ni même leur union civile, ne sont autorisés. Les deux camps crient victoire : "Les questions ont été clairement posées et 90% des gens ont répondu oui. Oui à la famille, oui au mariage de l’homme et de la femme, c’est extraordinaire", s’est réjoui Anton Chromik de l’Alliance pour la famille, mouvement non-gouvernemental, à l’origine de la consultation.
"Humainement, je le comprends", a de son côté ironisé le président de l’initiative LGBT Inakost, Martin Macko. "Il lui est difficile d’avouer que le thème qu’il considère comme vital, n’intéresse pas la Slovaquie".
Réserves de haine
Un autre militant des droits homosexuels, Juraj Martiny, s’est félicité du rôle des réseaux sociaux, qui avaient largement aidé, selon lui, à mobiliser surtout les jeunes contre cette consultation "insensée". Selon lui, la Slovaquie a "dit non à l’humiliation d’une partie de ses citoyens".
"Le phénomène des réseaux sociaux marche et celui des lettres pastorales ne marche pas", a de son côté résumé la sociologue Silvia Porubänova.La consultation a pourtant révélé des réserves de haine à l’égard des homosexuels dans ce pays de l’UE de 5,4 millions d’habitants, dont plus de 80% se disent chrétiens et 70% catholiques. Dans une vidéo de l’Alliance pour la famille, un garçon attend l’arrivée de ses parents adoptifs. Il est déçu quand il voit arriver deux hommes. "Où est maman ?", demande-t-il. Une autre vidéo, où l’on voit deux hommes caressant la tête d’un jeune garçon, ne révèle pas sa provenance et l’Alliance a démenti en être l’auteur. "Aimeriez-vous grandir dans une famille comme ça ?", demande le garçon. "Je ressens une tristesse et une désillusion après ce que ce référendum a apporté à notre pays", a déclaré à la presse le président slovaque Andrej Kiska, après avoir voté dans la soirée.
Valeur importée d’Occident
Les Slovaques ont été invités à répondre à trois questions : sur le mariage entre personnes de même sexe, sur l’adoption d’enfants par des couples ou des groupes de même sexe, et sur le droit des parents de refuser que leurs enfants assistent à des cours sur la sexualité ou l’euthanasie. Selon l’Alliance pour la famille, l’égalité en droits des gays et lesbiennes constitue une valeur libérale importée d’Occident, pour bouleverser la famille traditionnelle.
Le mariage homosexuel a été légalisé dans une douzaine de pays d’Europe de l’Ouest et du Nord. En Europe de l’Est, la Slovaquie ne fait pas exception: les pays tels que la Pologne, Lituanie, Lettonie, Ukraine, Bélarus, Serbie, Monténegro et Bulgarie n’autorisent pas non plus le mariage des personnes de même sexe.
Dans plusieurs pays d’Europe centrale comme la République tchèque, issue tout comme la Slovaquie de la partition à l’amiable de l’ex-Tchécoslovaquie en 1993, l’union entre personnes de même sexe revêt la forme d’un partenariat enregistré. "Je suis très contente que le référendum soit invalide, mais je crains que des sentiments anti-homosexuels resurgissent avant les prochaines législatives, en 2016", a déclaré Andrea Pallang, propriétaire d’une galerie d’art à Bratislava, qui cohabite avec son amie depuis huit ans.
AFP/VNA/CVN