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La ministre française de la Santé, Marisol Touraine, en visite le 26 février à Fort de France |
La ministre s'est notamment rendue à Saint-Laurent du Maroni, où 11 des 13 cas de Zika gestationnel sont enregistrés, et ou une "suspicion de microcéphalie" fœtale chez une Guyanaise enceinte de "six mois" est suivie au centre hospitalier de l'Ouest guyanais (CHOG), a précisé le médecin en chef du service maternité, Gabriel Carles.
"On se demande si le Zika n'entraîne pas des fausses couches", a-t-il dit samedi 27 février à la ministre. Au CHOG, "deux fausses couches" de femmes atteintes du Zika ont été enregistrées depuis décembre 2015, a-t-il précisé.
"Le problème, c'est que l'on constate qu'il y a de plus en plus d'anomalies cérébrales non visibles à la naissance", a ajouté le docteur Carles, en référence aux données médicales qui commencent à parvenir de Polynésie, touchée par une épidémie de Zika en 2013-2014. "Les perspectives sont meilleures qu'au Brésil car nous sommes à l'avance informés des risques encourus", a-t-il néanmoins estimé.
À partir de lundi 29 février, les "premières consultations spécialisées" vont débuter en Guyane "dans le cadre du suivi mensuel" des femmes enceintes, a expliqué un médecin échographiste.
Un employé de la collectivité territoriale de Guyane collecte des larves de moustiques pendant une opération contre le virus du Zika, à Cayenne, le 19 février. |
La ministre a demandé à ce que deux échographies en plus des trois de base soient proposées pour toutes les femmes enceintes. Celles détectées positives au Zika recevront "un suivi échographique mensuel".
Pour pallier les besoins, Marisol Touraine a annoncé qu'un renfort de l'Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) allait être débloqué. "Deux sages-femmes et un gynécologue obstétricien. Ils sont déjà prémobilisés en métropole".
La ministre a aussi annoncé la commande d'"un échographe mobile" pour pouvoir mener des missions auprès des villages isolés.
"Seules 40% des femmes enceintes" se font suivre correctement en temps normal, a noté le chef du service maternité du CHOG. Il a cité les "problèmes de transport" pour de nombreuses femmes des zones isolées. "Nous allons avoir des difficultés, nous ne pourrons pas nous déplacer dans tous les villages".