Le déclin des pollinisateurs comme les abeilles menace une partie de la production agricole mondiale. |
La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES en anglais) dresse ce constat inquiétant dans son premier rapport, publié vendredi à Kuala Lumpur, et dans un résumé destiné à éclairer les choix des politiques pour enrayer une spirale préjudiciable à l'alimentation des populations.
"Un nombre croissant de pollinisateurs sont menacés d'extinction, au niveau mondial, par plusieurs facteurs, dont nombreux sont dus à l'homme, ce qui met en danger les moyens d'existence de millions de personnes et des centaines de milliards de dollars de production agricole", estime le groupe d'experts dans un communiqué.
Selon l'IPBES, 5 à 8% de la production agricole mondiale, soit entre 235 et 577 milliards de dollars, sont directement dépendants de l'action des pollinisateurs sur les cultures (céréales, fruits, etc.).
"Sans les pollinisateurs, beaucoup d'entre nous ne pourraient plus être en mesure de consommer du café, du chocolat ou des pommes, parmi bien d'autres aliments de notre quotidien", a commenté Simon Potts, vice-président de l'IPBES et professeur à l'Université de Reading (Royaume-Uni).
D'une manière plus générale, au moins trois quarts des cultures mondiales (céréales, fruits, légumes, oléagineux, etc.) dépendent en partie des pollinisateurs pour la croissance des plants, les rendements ou la qualité, notent également les chercheurs associés à la plus vaste expertise jamais réalisée sur le sujet.
À l'instar du Groupe experts intergouvernemental sur le climat (GIEC), l'IPBES est désormais chargé de produire des rapports faisant la synthèse des connaissances sur le déclin des espèces animales et végétales et leurs écosystèmes, qui constituent la biodiversité mondiale.