>>Crise migratoire : les tensions montent à la frontière entre la Macédoine et la Grèce
Des migrants à la frontière gréco-macédonienne le 24 février |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La Serbie et la Macédoine, pays non-membres de l'UE traversés par les migrants remontant vers le Nord, ont aussi été conviées, pour un "petit-déjeuner" en amont de la réunion des ministres de l'Intérieur des 28.
Comme l'Autriche ou la Slovénie (membres de l'UE et de l'espace Schengen), ces pays seront invités à expliquer le filtrage décrié qu'ils appliquent désormais à leurs frontières et qui a provoqué un engorgement en Grèce.
"Les initiatives isolées ne mènent nulle part", a lancé le commissaire européen en charge du dossier, Dimitris Avrampopoulos, à son arrivée jeudi matin 25 février à la réunion. "L'unité de l'Union et des vies humaines sont en jeu", a-t-il insisté.
"Il est bon aujourd'hui que tout le monde soit autour de la table", a estimé de son côté le ministre néerlandais de l'Immigration, Klaas Dijkhoff, dont le pays assure la présidence tournante du conseil de l'UE.
Les ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères des Balkans et de l'Autriche réunis le 24 février. |
L'enjeu d'une réponse collective est d'autant plus fort que la menace d'une "crise humanitaire" plane désormais sur certains pays, en particulier la Grèce, insistent la présidence comme la Commission.
Les 28, qui continuent de voir dans la Turquie l'une des principales clés de la crise en cours, accueillent aussi le 25 février le vice-ministre de l'Intérieur turc, Sebahattin Öztürk.
L'objectif est de faire le point sur les efforts d'Ankara pour freiner les flux de migrants vers l'UE, avant un nouveau sommet qui sera consacré à la question le 7 mars à Bruxelles.
Carte des routes migratoires du Sud-Est de l'Europe et des Balkans. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Malgré les engagements de la Turquie, ces flux restent "beaucoup trop élevés", ne cessent de répéter les dirigeants européens. Depuis début janvier, plus de 102.000 migrants ont ainsi gagné la Grèce par la Méditerranée, selon l'Organisation internationale pour les migrants (OIM).
'Signal clair'
Les autorités grecques sont d'autant plus débordées que le plan de répartition des demandeurs d'asile arrivés sur son sol vers d'autres pays de l'UE peine toujours à démarrer.
Moins de 600 réfugiés ont été répartis depuis l'Italie et la Grèce ces derniers mois, sur les 160.000 qui doivent l'être en deux ans.
Dans ce contexte, la décision de la Macédoine de refuser le passage aux Afghans à sa frontière avec la Grèce, et d'exiger des Syriens et Irakiens des papiers d'identité, a alourdi la tâche des Grecs.
La Commission devrait une nouvelle fois appeler le 25 février les États membres à prendre des mesures concertées, et à mettre fin à la politique du "laisser passer" des migrants. L'Autriche, qui a instauré un quota journalier de 3.200 migrants en transit à laisser passer sur son territoire, est particulièrement visée par les critiques de Bruxelles.
Les ministres des Affaires étrangères de Bosnie-Herzegovine, Dragan Mektic, (gauche) et autrichien, Sebastian Kurz, le 24 février à Vienne. |
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Selon la Commission, les pays européens doivent refuser l'entrée aux migrants économiques. Et ils doivent faire de même avec ceux qui peuvent prétendre au droit d'asile, mais qui disent vouloir déposer leur demande dans un autre pays situé plus loin sur leur parcours.
En revanche, tous les demandeurs d'asile se présentant à la frontière d'un pays doivent pouvoir accéder aux procédures d'asile, même s'ils peuvent ensuite en théorie être renvoyés vers le pays par lequel ils sont entrés dans l'UE.
L'Autriche s'est défendue le 24 février en expliquant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sebastian Kurz, qu'elle voulait envoyer "un signal clair" sur sa volonté de "réduire le flux de migrants".
Les ministres de l'Intérieur des 28 vont aussi tenter le 25 février de progresser sur une position commune concernant le projet d'un corps européen de gardes-frontières.