Les cours du célèbre danseur Nguyên Chi Anh attirent beaucoup d'Hanoiens. À chaque séance, une centaine d'enfants de différents âges, dont certains de 4 ou 5 ans, s'éparpillent dans la salle. Lors du premier Festival national de danse sportive, organisé en juin dernier à Hanoi, 120 candidats étaient engagés, dont environ la moitié étaient âgés de 9 à 18 ans. Ces quelques chiffres montrent l'engouement des jeunes pour cette pratique dans les grandes villes.
Dans un coin de la salle de gymnastique située rue Nguyên Khuyên (Hanoi), Nguyên Thi Huong et d'autres parents discutent ensemble en attendant la fin de la répétition de danse sportive de leurs enfants. De temps en temps, ils sont interrompus dans leur causerie par leur rejeton trempé de sueur, quémandant une serviette ou une bouteille d'eau, qui, sitôt désaltéré ou essuyé, file rejoindre ses semblables.
En regardant sa fille de 11 ans, mince et élégante aux cheveux en chignon, effectuant des pas tantôt gracieux, tantôt énergiques, Nguyên Thi Huong fait savoir que la pratique de cette discipline est dure, car elle fait travailler l'ensemble du corps. Lors de certaines séances se tenant dans des salles sans climatiseur, les jeunes danseurs sont exténués et trempés de la tête aux pieds. Outre la sueur, les chutes, glissades sont monnaies courantes dans la danse sportive.
De gros investissements pour l'avenir des enfants
Phan Nguyên Quynh Huong est enfant unique. Etant très timide lorsqu'elle était petite, ses parents l'ont envoyée à un cours de danse. Deux ans après, Quynh Huong a fait connaissance avec la danse sportive. Aujourd'hui âgée de 11 ans, elle est passionnée par cette discipline. Son partenaire, Nguyên Tuân Dat, 15 ans, a abandonné 5 ans auparavant un cours d'art martial pour venir à la danse sportive. La mère de Quynh Huong raconte que ce sport demande des répétitions régulières. Chaque jour, Quynh Huong et Tuân Dat consacrent en moyenne une heure à s'entraîner ensemble. Normalement, Huong et Dat viennent travailler avec leur professeur 2 fois par semaine. Mais lorsqu'ils préparent certaines compétitions, le planning est plus chargé. Heureusement, les compétitions se déroulent pendant l'été et n'influencent pas leurs études.
La danse sportive exige des dépenses importantes, d'après les parents. Au club Hoa My (Hanoi), les frais d'entraînement mensuel pour chaque jeune sont de 300.000 dôngs pour 8 séances. Souvent, le temps d'apprentissage et d'entraînement des enfants est plus long que celui des adultes. Pour bien saisir les techniques de base, un enfant doit suivre des cours pendant une année entière. Si les jeunes participent aux compétitions, cela coûte encore plus cher. Car les parents doivent louer la salle d'entraînement pour les heures supplémentaires et acheter des costumes de danse qui coûtent très chers. Un vêtement pour homme avoisine un million de dôngs, mais une robe peut s'élever à 4 millions, voire 5 millions de dôngs. Par ailleurs, une robe de danse ne s'utilise au maximum que le temps de 2 compétitions, car elle s'adapte au répertoire.
Malgré ces investissements importants, de nombreux parents veulent que leurs enfants suivent des cours de danse sportive. La pratique de cette discipline augmente la réceptivité des enfants à la musique et le développement de leur esprit, d'après la mère de Phan Nguyên Quynh Huong. D'un autre côté, la danse aide les enfants et adolescents à bien se développer corporellement. D'autres parents préfèrent simplement que leur progéniture danse plutôt que joue à des jeux dits dangereux comme ceux en ligne.
Les jeunes danseurs, après des heures d'entraînement pénibles, trouvent dans la danse le plaisir de s'exprimer, de progresser, de remporter des succès lors de compétitions. Le couple de danseurs Dat et Huong est déjà très connu. En 2007, ils ont participé à un tournoi international à Singapour et remporté une médaille d'or.
Thuân Thiên/CVN