Depuis des semaines, Huy, fan de football patenté domicilié dans le 10e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, guette la moindre information liée à la vuvuzela, cette trompette au bourdonnement lancinant utilisée dans les stades sud-africains en ce Mondial-2010. "Je la recherche partout. J'ai même lancé une petite annonce sur Internet. J'espère en acquérir une bientôt", confie-t-il.
Également passionné pour le sport roi, Trong Hiên (3e arrondissement), travaille dans une société de distribution de générateurs électriques. Comme son concitoyen, il n'attend qu'une chose : pouvoir acheter une vuvuzela ! "Cet instrument me plaît vraiment beaucoup. De plus, je pourrai l'amener plus tard au stade Thông Nhât, pour regarder les matchs de mon équipe", se réjouit-il.
Pour Hillary, un Sud-Africain au Vietnam depuis 2 mois, la vuvuzela est le "symbole" de son pays. D'après lui, le son de la vuvuzela représente la force du peuple sud-africain. "Et j'en suis fier", raconte-t-il.
La vuvuzela, cette désormais célèbre trompette en plastique colorée de plus d'un mètre de long, émet un son proche du barrissement d'éléphant en rut. À peine démarré, le Mondial-2010 a déjà largement fait la promotion de cette lointaine cousine de la corne de brume. Nécessitant des poumons bien accrochés, elle est devenue un élément incontournable des fans de Soweto.
Des vuvuzelas made-in-China
Actuellement, la vuvuzela fait fureur dans la mégapole du Sud. Mais ces instruments n'inondent pas pour autant les marchés, ni les boutiques d'instruments de musique. "Nous savons que cette trompette ne sera utilisée que lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud. C'est pour cette raison que l'on n'ose pas en importer un grand nombre", souligne Xuân Thuy, propriétaire d'un stand au marché d'An Dông.
La demande dépassant de loin l'offre, les premières vuvuzelas disponibles à Hô Chi Minh-Ville ont été écoulées sans aucune difficulté. Nguyên Hoàng Quy (1er arrondissement) possède quelques trompettes offertes par un ami venu d'Afrique du Sud. Ses amis lui ont immédiatement demandé de leur en céder quelques unes, afin qu'eux aussi puissent participer à l'atmosphère vrombissante sud-africaine. Quy affirme que son téléphone est pris d'assaut par les commandes incessantes qu'il reçoit chaque jour. Une trompette fabriquée en Chine coûte entre 160.000 et 190.000 dôngs. La chasse à la vuvuzela est ouverte ! Certains sites Internet proposent aussi des vuvuzelas, vendues jusqu'à 1,2 million de dôngs pièce !
À Hanoi, les premières trompettes de la Coupe du monde commencent également à faire leur apparition. Lan, une vendeuse à l'arron- dissement de Câu Giây, informe que le premier lot qu'elle a commandé en Chine (20 vuvuzelas), arrivera très prochainement. Elle n'ose cependant pas en importer beaucoup. "Mes clients sont essentiellement des jeunes passionnés du football. Une vuvuzela se vend 150.000 dôngs, un prix raisonnable", souligne-t-elle.
Huong Giang/CVN