France
Plan social chez Airbus : le gouvernement demande "zéro départ contraint"

Le gouvernement a demandé jeudi 23 juillet à Airbus de ne pas avoir recours à des départs contraints dans le cadre de son plan social et sera "vigilant" en suivant "de très près la façon dont l'argent public sera employé".

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Le logo Airbus sur le siège de l'entreprise, à Saint-Martin du Touch, près de Blagnac, dans la banlieue de Toulouse, le 2 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

"L'enjeu aujourd'hui, c'est de tendre vers le zéro départ contraint", a indiqué jeudi 23 juillet à Colomiers, sur un site d'Airbus dans l'agglomération toulousaine, la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, après avoir rencontré des représentants de la direction et des syndicats. L'avionneur européen fait face à une crise d'une ampleur inédite en raison des répercussions de la pandémie de coronavirus sur le transport aérien.

"Le deuxième enjeu, c'est de s'assurer que les jeunes ne soient pas sacrifiés en terme d'emplois. Le troisième enjeu, c'est au niveau de la sous-traitance, il faut pouvoir faire en sorte que notre base industrielle puisse être consolidée, (...) de façon à ne pas perdre de densité industrielle", a ajouté la ministre lors d'un point de presse. Airbus a annoncé début juillet un plan de suppressions d'emplois qui menace 5.000 postes en France dont plus de 3.500 à Toulouse où le groupe et ses filiales emploient 25.000 salariés. Les sites de Saint-Nazaire (près de 600 emplois supprimés) et Nantes (près de 500) sont également touchés.

"J'ai eu une très bonne discussion avec les organisations syndicales et les dirigeants de l'entreprise" et "je crois que la direction d'Airbus est consciente que l'État français a pris ses responsabilités et a mis beaucoup d'argent sur la table", a-t-elle assuré, en référence au plan d'aide à l'aéronautique de 15 milliards d'euros.

"Je viens ici dans un esprit de construction mais aussi de vigilance. Je considère que grâce à l'argent public, on doit avoir des contreparties", a poursuivi la ministre, assurant vouloir "suivre de très près la façon dont l'argent public sera employé, faire en sorte que chacun autour de la table fasse un effort pour qu'ensemble on sauve la filière".

"Je crois au dialogue social. Ma responsabilité, c'est d'être vigilante et d'accompagner ce plan", a-t-elle insisté, rappelant que "si l'État n'avait pas été au rendez-vous (...), il y aurait eu une hémorragie d'emplois dans l'aéronautique".

Pour Dominique Delbouis, coordinateur FO du groupe Airbus, l'objectif de "zéro départ contraint", "c'est exactement ce qu'on demande". "On est tout à fait satisfait" que le gouvernement reprenne cet objectif, a-t-il indiqué. Sur le chômage longue durée, "notre revendication, c'est d'aller jusqu'à 36 mois", contre 24 actuellement, a ajouté devant la presse le responsable du premier syndicat chez Airbus. Il a fixé comme autre enjeu majeur des négociations, "tout ce qui va toucher la fiscalité sur les départs anticipés".

Pour la CFTC également, "le véritable enjeu reste le +zéro licenciement contraint+". Les syndicats espèrent que les départs anticipés, volontaires, une activité partielle longue durée et des dispositifs de formation, permettront de diminuer le périmètre du plan.


AFP/VNA/CVN

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