Plan de relance économique : comment utiliser efficacement les 17.000 milliards de dôngs ?

Aucun signe de la fin de la récession économique mondiale jusqu'à l'heure actuelle. L'investissement direct étranger (IDE) et les exportations sont en chute. Dans ce contexte, comment faire pour relancer l'économie nationale ? L'application de la bonification d'intérêts sur les prêts bancaires pour les entreprises et la mise en œuvre de politiques préférentielles en faveur des exportateurs sont-elles des mesures efficaces ? Avis du ministre du Plan et de l'Investissement, Vo Hông Phuc, lors d'une interview accordée au journal Tuôi tre.

Conformément à la décision du gouvernement, un plan de relance économique d'un milliard de dollars, soit environ 17.000 milliards de dôngs, commence à être déployé. Quel ministère prend en charge la mise en œuvre de ce plan ?

Le gouvernement a décidé ce plan afin d'aider notamment les petites et moyennes entreprises (PME) à non seulement maintenir leur production, mais aussi à la développer. Ce dans le but de créer des emplois. Une partie importante de cette enveloppe sera réservée au financement de la bonification de 4% des taux d'intérêts en faveur des PME. Cette aide vise à permettre à ces dernières de réduire les frais initiaux investis dans la production et de ce fait, de relancer leurs activités commerciales. C'est la raison pour laquelle la régulation du budget alloué au plan de relance économique du gouvernement dépend de la Banque d'État et des banque commerciales.

* Par conséquent, les investissements dans la construction de logements à loyers modérés et pour les étudiants ne seront plus privilégiés ?

Non parce que les projets mis en œuvre dans ce domaine demandent une longue période préparatoire et leur achèvement prend du temps. Si l'on avait privilégié cette solution, le plan de relance économique n'aurait pas eu d'impact immédiat. A contrario, la bonification d'intérêts des prêts en faveur des PME devrait avoir des conséquences immédiates.

* En janvier dernier, l’IDE était en baisse. Les projets d'IDE de taille à Hô Chi Minh-Ville et Bà Ria-Vung Tàu tardent à être mis en oeuvre. D'après vous, comment faire pour limiter ce ralentissement ?

À mon avis, il existe 2 obstacles pour les investisseurs étrangers. La plupart d'entre eux sont en effet frappés de plein fouet par la crise économique mondial et ils doivent donc, dans un premier temps, résoudre leurs problèmes. Ensuite, certains projets d'IDE tardent à être lancés à cause de problèmes liés à la libération des terrains. L'important dans l'immédiat est donc de les aider à rapidement décaisser les capitaux engagés au lieu de chercher à attirer de nouveaux investisseurs étrangers. L'an dernier, le total des IDE engagés a dépassé la barre des 60 milliards de dollars. D'où la nécessité de faire en sorte que ces capitaux soient investis autant que possible et rapidement dans la production et le commerce. La création de conditions plus favorables (libération rapide des terrains, perfectionnement des infrastructures, simplification des formalités) pour faciliter le décaissement constitue un des facteurs décisifs qui rendra le Vietnam plus attractif aux yeux des investisseurs étrangers. Le gouvernement s'y attellera tout au long de l'année.

* À votre avis, l'objectif d'atteindre un taux de croissance du PIB de 6,5% est-il réalisable cette année au moment où les exportations et l'IDE ont tendance à diminuer ?

Je pense qu'il s'agit là d'un problème épineux que le gouvernement a récemment soumis à l'Assemblée nationale. Néanmoins, afin de garantir de saines conditions de vie et de travail pour l'ensemble de la population, ce taux de croissance devrait être atteint. Dans les faits, la croissance pourrait cependant être de moins de 6,5% cette année. Afin que cet objectif soit réalisable, le gouvernement devra faire son possible pour accélérer le décaissement de plusieurs types de fonds : IDE, aide publique pour le développement, investissements domestiques, sans oublier les capitaux prélevés du budget d'État. Il est par ailleurs nécessaire d'encourager les particuliers à participer à la relance économique en investissant ou en achetant une majorité de produits locaux sur le marché domestique.

* D'après vous, 2009 sera-t-elle une année de réformes ?

Oui. À mon avis, la première réforme doit être institutionnelle, notamment dans les domaines de la banque et de la finance. Il faut revoir le nombre de banques, de sociétés financières et de compagnies boursières, ainsi que la qualité de leurs activités, quoique la majorité d'entre-elles soient adaptées à l'actuelle conjoncture. Par le biais de cette analyse, nous pourrons déterminer avec exactitude le nombre d'établissements efficients. Par ailleurs, une attention particulière doit être portée à la réforme administrative et notamment à la simplification des formalités. En outre, si l'on veut que ces réformes soient efficaces, il est impératif de renforcer les compétences des employés. Sans oublier non plus de se pencher sur les intérêts du peuple.

Nguyên Van Binh, gouverneur adjoint de la Banque d'État du Vietnam
Le plan de relance économique d'un milliard de dollars a été déployé et la Banque d'État se charge de son exécution. Sur ce montant, une grande partie est réservée à la bonification de 4% des taux d'intérêts sur les crédits destinés notamment aux entreprises exportatrices. Pour bénéficier de ce plan, les entreprises doivent disposer d'une quantité non négligeable d'employés. Ces derniers doivent faire preuve d'efficacité et l'utilisation de matières premières vietnamiennes doit être privilégiée.

Lê Hà/CVN

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