Illustration des effets de l’érosion sur les bâtiments proches de la mer. |
Photo: Hô Câu/VNA/CVN |
Le village côtier de Thanh Minh, province de Thanh Hoa, fait face, depuis des dizaines d’années, à l’érosion marine. Ses rangées de filaos déracinés, ses décombres… en sont de bons exemples.
Lê Thi Thuong, domiciliée dans le hameau 2 de Thanh Minh, raconte qu’il y a une dizaine d’années, la plage se situait à environ 400 m de son village. Maintenant, l’eau de mer entre profondément dans les terres.
"Les vagues ont détruit les dunes et les belles plages. Mon village se trouve au milieu d’une forêt de peupliers. Actuellement, l’eau s’infiltre dans le village", informe Nguyên Thi Hiêp, habitante de la commune de Cat Khanh de la province de Binh Dinh. Elle ajoute que l’exploitation intensive de sable dans l’estuaire a accéléré le phénomène.
Une érosion côtière sans précédent
Le scénario est le même dans le hameau de Khê Tân, province de Quang Ngai. "Mon logement se trouve au bord de la mer. Les vagues peuvent l’+avaler+ n’importe quand. Je me couche sur le lit comme au milieu de la mer", raconte le villageois Nguyên Minh Mân.
Après la saison des crues de 2017, le littoral du Centre a connu une érosion côtière sans précédent. De grandes vagues ont frappé la zone côtière de Cua Dai et balayé des centaines de maisons. Plus de 1.000 m de littoral continuent aujourd’hui à être "avalés" par les vagues.
Début novembre 2017, le typhon Damrey a ravagé de nombreux villages du Centre.
D’après un rapport de l’Office chargé des ouvrages hydrauliques de la province de Quang Tri, 6 km de côtes sont en situation de grande menace, ce qui influe grandement sur la vie quotidienne des habitants.
De plus, on constate des érosions sur une digue maritime de 14 km de long, située dans la commune de Vinh Thai, district de Vinh Linh.
Dans la province de Quang Binh, des milliers de familles de la commune de Canh Duong ont dû détruire elles-mêmes leurs anciennes maisons pour les transformer en barrières contre les vagues.
En trois jours, les vagues ont ravagé
un atelier de construction navale
de 10.000 m² à Phu Yên,
causant des pertes
de plusieurs milliards de dôngs.
-----------------------------------------
Afin de lutter contre les inondations, en 2011, les autorités et la population locales ont injecté eux-mêmes des fonds pour inviter des experts et scientifiques à étudier et à élaborer un projet de digue maritime. Pham Dinh Tiên, président du Comité populaire de Canh Duong, déplore qu’à cause des coûts élevés (80 milliards de dôngs), cet ouvrage n’a pas pu être construit.
À Binh Thuân, une centaine de logements dans la commune de Tiên Thành ont été ravagés ainsi que l’axe routier Trân Lê.
Certaines compagnies implantées dans le hameau de Tiên Duc, zone la plus touchée par l’érosion marine à Binh Thuân, ont investi plus de 4 milliards de dôngs pour bâtir une digue de 500 m selon des technologies néerlandaises.
Le tourisme et les ports durement touchés
Une villégiature de la province de Quang Nam (Centre) a été la proie de l’eau de mer. |
Photo: Trong Dat/VNA/CVN |
Une dizaine de villégiatures le long de la plage de Hàm Tiên à Phan Thiêt sont actuellement la proie de l’eau de mer. Beaucoup de restaurants et d’ouvrages de bord de la mer ont d’ores et déjà disparu.
"Ces 20 dernières années, je n’avais jamais vu de telles érosions marines. Cette situation devient de plus en plus grave et menace les villégiatures côtières du Centre", avertit Trinh Dang Thang, représentant de Coco Beach.
Ces établissements à Hàm Tiên ont dû prendre des solutions provisoires en construisant des digues en tiges de bambou, en sacs de sable… pour se protéger.
Depuis décembre 2017, des dizaines de kilomètres de littoral de la plage de My Khê à la ville de Dà Nang sont touchés par ce phénomène.
Dans la fameuse ville de Hôi An, un des hauts lieux touristiques de la province de Quang Nam, l’eau de mer est aussi entrée profondément dans les terres, notamment dans le quartier de Cua Dai, où se trouvent des complexes touristiques de luxe.
De leur côté, les habitants du hameau de Ro, dans la province de Phu Yên, n’ont pas pu oublier les marées gigantesques qui se sont produites il y a quatre mois. En trois jours, les vagues ont ravagé un atelier de construction navale de 10.000 m², causant des pertes de plusieurs milliards de dôngs. On prévoit aussi que le port de pêche de Dông Tac disparaîtra bientôt sous les eaux également.
Afin d’y remédier, Phu Yên a utilisé plus de 10.000 m3 de pierre pour consolider les quais devant le hameau de Ro.
"À chaque saison des typhons, les autorités locales élaborent un plan d’évacuation provisoire des familles touchées. C’est difficile de déplacer des familles pendant une longue durée", explique Dinh Thành Tiên, président du Comité populaire de la commune de Cat Thành, district de Phù Cat, province de Binh Dinh.
Pour leur part, les autorités de la commune d’An Phu, dans la province de Phu Yên, avaient prévu il y a une dizaine d’années de déplacer les familles vivant au sud du hameau de Long Thuy; mais à l’heure actuelle, cette décision ne s’est pas encore concrétisée.
Hoàng Phuong/CVN