Fort du large succès de son parti aux élections européennes, Nicolas Sarkozy veut donner un nouvel élan à son action. Il a pris la parole à 15h00 (13h00 GMT) pendant près d'une heure devant le Congrès, une première pour un président français depuis 1848, permise par la révision de la Constitution en juillet dernier.
Le discours dans l'hémicycle de l'aile du Midi du château de Versailles était suivi d'un débat, en l'absence de Nicolas Sarkozy.
"C'est la nature même de notre régime qui est en cause", a lancé le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, à l'ouverture de la réunion du Congrès le 22 juin. C'est la première fois depuis 1848 et la prestation du prince-président Charles- Louis Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III) qu'un président de la République est autorisé à s'exprimer, en personne, devant les parlementaires.
Sur les 577 députés et 343 sénateurs convoqués, une quarantaine de parlementaires communistes et 9 écologistes ont décidé de boycotter ce qu'ils qualifient de "simulacre de démocratie". Les quelque 300 parlementaires socialistes, eux, assistent au discours mais ne participent pas au débat.
Ce discours, intervenant après le succès aux élections européennes des listes du parti du président (UMP), doit permettre de donner une nouvelle impulsion à l'action du gouvernement. Le chef de l'État devrait exposer ses "choix stratégiques forts" à mi-mandat pour faire face à l'actuelle crise économique.
Mais pas question de changement de politique. "C'est un exercice comparable à aucun autre. Le président nous dira +voilà où nous en sommes, voilà ce que nous voulons faire+. Ce n'est pas un changement de cap", assure un proche de M. Sarkozy.
Outre la crise économique, Nicolas Sarkozy devrait évoquer, selon plusieurs sources à l'UMP, la réforme des collectivités territoriales. Une réforme à laquelle il tient, d'autant plus qu'il la voit comme une source d'efficacité et d'économies substantielles.
Parmi les autres sujets abordés figurent l'emploi des seniors avec l'âge de la retraite et, comme l'a annoncé M. Sarkozy, le port du voile intégral, qui suscite actuellement un vif débat en France.
AFP/VNA/CVN
(23/06/2009)