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Le chanteur Patrice lors du Jazz Festival de Nice, le 8 juillet 2014. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Depuis toujours, on tourne avec des bus. Mais c'est faisable en voiture électrique et, moi et mes musiciens, on est davantage ensemble", se réjouit l'artiste allemand d'origine sierra-léonaise, joint au téléphone par l'AFP.
Limiter son empreinte carbone ne se résume pas à ce "road-trip électrique" pour l'auteur du tube Soulstorm (2005).
"L'important, c'est comment les gens viennent au concert. On les mobilise pour partager les voitures par le biais d'associations".
Pour sa tournée française, le quadragénaire à l'éternel bonnet n'a pas collé d'affiches non plus. Le musicien n'en a, de toute façon, pas besoin pour remplir les salles dans l'Hexagone.
"J'avais sorti mon premier mini-album +Lions+ (1998) sans pub ni promo presse et quelqu'un en France l'a importé, puis le bouche à oreille a donné des premiers concerts et tout le reste est venu de là", se souvient-il. Lauryn Hill et les Black Eyed Peas l'enrôleront notamment pour leurs premières parties respectives.
C'est donc sur les routes françaises qu'il a présenté cet automne son nouvel album "9", qui sort vendredi 3 novembre, jour de son concert dans la salle parisienne du Bataclan, pour fêter ça.
En anglais, langue dans laquelle il chante, ce chiffre se dit "nine". Mais en français, langue qu'il maîtrise, il sait que "neuf" veut aussi dire "nouveau". Ça tombe bien, c'est le thème du disque.
Jamaïque, Sénégal
Patrice propose une nouvelle version de son "sweggae", soit ce reggae qui marche en plastronnant ("swagga", terme en vogue dans le rap américain) vers les autres courants musicaux. Dans "9", on entend ainsi une coloration pop moderne ("Sentinel") ou une teinte afro-beat ("No want").
Le chanteur Patrice lors du Jazz Festival de Nice, en 2014. Photo AFP/VNA/CVN |
"C'est un nouveau départ. Avec mon précédent disque, +Super Album+ (2022), best-of de mes chansons réenregistrées pour l'occasion, j'ai fermé un chapitre", confirme-t-il.
Et de détailler tous les symboles qu'il rattache au 9. "Le temps dans le ventre de nos mères avant la naissance, soit 270 jours, c'est à dire 2+7+0=9, et je suis né un 9 juillet". C'est son 9e album studio et il y a, évidemment, 9 morceaux.
"La renaissance est un thème important pour moi. Je suis né le jour où mon grand père est mort". Il en hérite un surnom en yoruba, Babatunde, référence au retour d'un disparu. Son premier véritable album, "Ancien spirit" (2000), s'en inspire.
Les endroits où "9" a été confectionné sont loin de sa zone de confort.
Le "Super Album" fut élaboré dans la maison de sa mère à Kerpen, au sud de Cologne, en Allemagne. Cette fois, il y a la Jamaïque sur la carte, avec le studio que Patrice a commencé à se faire construire "dans la montagne", sur les hauteurs de Kingston.
Soit la terre de son idole, Bob Marley. Le chanteur a d'ailleurs pu rencontrer d'anciens collaborateurs de la star.
Et le musicien est également passé par Dakar, au Sénégal, pour retravailler certains morceaux et donner à "9" une belle lumière, qui jaillit avec le morceau Sun is out.
AFP/VNA/CVN