>> "Paris Games Week" : le salon français du jeu vidéo de retour après trois ans d'attente
Des personnes déguisées en Spiderman posent lors du salon "Paris Games Week", le 1er novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Du manga Dragon Ball Z au jeu vidéo Final Fantasy comme exemples de source d'inspiration, la pratique du cosplay -mot-valise dérivé de "costume play"- consiste à fabriquer et/ou porter le costume de son héros préféré issu des univers de la BD, films, jeux vidéo ou série.
Dans les allées du plus gros salon français consacré au jeu vidéo, les différentes versions du costume de Spider-Man sont de loin les plus répandues, dans le sillage de la sortie fin octobre du dernier volet, qui a battu un record commercial avec plus de 2,5 millions d'exemplaires écoulés.
Benjamin Ounnas, 24 ans, a choisi d'incarner un autre personnage du même jeu : Miles Morales. "Cette passion tourne autour du fait de partager nos costumes, nos créations", explique-t-il. "On fait rêver les gens, les grands comme les enfants".
Les participants au salon - quelque 200.000 visiteurs attendus jusqu'à dimanche 5 novembre - sont en effet nombreux à arrêter les cosplayers pour leur demander une photo souvenir.
"J'ai des enfants qui jouent énormément aux jeux vidéo, donc je prends des photos pour leur montrer les personnages", indique Bruno Leboucher. "Je trouve qu'il y a un vrai talent", ajoute le père de famille, qui vient de s'arrêter devant un cosplay de la Princesse Zelda.
"50 heures" de préparation
Si des stands du salon parisien vendent des perruques - une soixantaine de modèles différents - pour compléter les costumes, l'élaboration des vêtements et accessoires est souvent artisanale. Et les quelques heures de démonstration passées entre les stands de la Paris Games Week cachent une longue préparation.
"Ce costume-là était plutôt rapide à faire, ça m'a pris une cinquantaine d'heures", témoigne auprès de l'AFP Kelly Bodinier, infirmière de 31 ans, habillée comme le personnage d'Élise de la Serre du jeu Assassin's Creed.
Le salon "Paris Games Week" à Paris, le 1er novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Passionnée de couture et de costumes historiques, elle a aussi fabriqué la boucle de la ceinture à l'identique, grâce à de la pâte fimo, un matériau cuit au four.
Si les costumes peuvent être achetés à partir d'une trentaine d'euros, leur prix peut rapidement atteindre quelques centaines d'euros. Et la confection par les cosplayers eux-mêmes est particulièrement coûteuse en matériaux.
Né aux États-Unis dans les années 1980, ce phénomène d'identification physique (voire psychique) à des personnages de fiction a pris ensuite son essor au Japon, avant de se populariser dans le monde entier.
Depuis, cette pratique est devenue incontournable de la pop culture et figure au programme de tous les salons du genre, comme la Japan Expo.
En dehors de ces grands événements, les cosplayers s'organisent le reste de l'année en communauté. Brian Calmels, 26 ans, peaufine par exemple les derniers détails de son costume de Link, du jeu Zelda, sur le stand de l'association qu'il a rejointe cette année.
"Ça me permet d'échanger avec d'autres cosplayers, de partager ma passion avec eux", sourit-il.
Pour les plus impliqués, cette passion se transforme même en activité lucrative. Imagin'Con, association d'événementiel pop culture, rédige parfois des contrats entre des cosplayers et des professionnels qui souhaitent les faire intervenir, par exemple à l'occasion du lancement d'un jeu vidéo.
La rémunération peut aussi passer par des compétitions, avec en jeu des sommes conséquentes. La Paris Games Week, où se tient dimanche 5 novembre un concours, promet une somme de 10.000 euros à partager entre les cinq vainqueurs.
AFP/VNA/CVN