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| Nguyên Đuc Nghi collabore activement avec plusieurs journaux et revues. Photo : ĐN/CVN |
Nguyên Đuc Nghi, 23 ans, est actuellement étudiant en dernière année de l’Académie de la jeunesse du Vietnam et fait partie de l’équipe de la communication pour une ONG aux activités communautaires. Mais surtout, le jeune homme se passionne pour l’écriture journalistique. Depuis quatre ans, Đuc Nghi collabore activement avec plusieurs journaux et revues comme Giáo duc thoi dai (Éducation contemporaine), Tuôi tre (Jeunesse), Hoà nhâp (Intégration)...
À cause de son handicap, le jeune homme réalise essentiellement des articles en recueillant les informations sur Internet et en contactant les personnes à distance. Mais il s’efforce aussi d’aller sur le terrain pour réaliser les interviews en direct. Selon lui, c’est la clé pour rendre ses articles vivants et riches en émotions.
Évoquant Nguyên Đuc Nghi, Nguyên Đuc Lôc, président de l’Association des aveugles de la ville de Tu Son, province de Bac Ninh (Nord), ne tarit pas d’éloges : “Membre de notre association, Đuc Nghi est un jeune plein d’énergie. Toujours souriant, il diffuse l’optimisme à la communauté même si sa vie est difficile. Il était l’un des rares aveugles à pouvoir entrer à l’université. Fort en écriture, il nous aide beaucoup dans les activités de communication pour l’association, notamment pour les projets sociaux en faveur des personnes handicapées. Nous sommes très fiers de lui”.
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| L’étudiant aveugle a surmonté de nombreuses difficultés pour poursuivre sa passion. |
| Photo : ĐN/CVN |
Un destin malchanceux
Né dans une famille d’agriculteurs, Đuc Nghi est atteint d’un glaucome congénital. Malgré de longs mois de traitement à l’hôpital et cinq opérations chirurgicales, Đuc Nghi perd la vision complète pour son œil droit et a une acuité visuelle de 1/10 pour son œil gauche. Malgré tout, le garçon garde une attitude optimiste pour continuer ses études. À l’âge de 14 ans, le malheur le frappe de nouveau. Đuc Nghi est atteint d’un décollement de la rétine et devient définitivement aveugle.
“Ma vie, d’abord, est emplie de souffrance, de pessimisme et de désespoir. Je n’ai plus aucune émotion. Mais, grâce à cette période d’inactivité, j’ai trouvé ma passion. J’écoutais souvent les nouvelles sur la Radio nationale La Voix du Vietnam. Les histoires de ceux qui ont réussi à surmonter les difficultés m’ont énormément encouragé. Je rêvais de devenir un journaliste avec des articles utiles à la société”, raconte-t-il.
En vue de concrétiser son rêve, Đuc Nghi est déterminé à retourner à l’école après un an d’arrêt. En 2015, grâce à l’aide de l’Association des aveugles de la ville de Tu Son, il rejoint une classe de braille et progresse rapidement dans cette technique d’écriture destinée aux mal voyants et aveugles. Puis, il suit des études au Centre de formation continue Nguyên Van Tô à Hanoï et obtient son bac.
Trouver la lumière de sa vie
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| Đuc Nghi nourrit l’ambition de devenir un reporter capable de réaliser des courts bulletins d’actualités. Photo : CTV/CVN |
“Pendant trois années de lycée, j’ai essayé d’écrire de courtes histoires et puis des articles journalistiques. J’ai eu la chance d’être bien guidé dans ce métier. En 2019, alors que j’étais étudiant en première année à l’Académie de la jeunesse du Vietnam, j’ai eu mon premier article publié dans le journal +Hoà nhâp+. J’ai sauté de joie. Après des années d’efforts inlassables, je me rapproche de mon rêve”, se rappelle Đuc Nghi.
Son fameux article est un portrait de vétéran de guerre aveugle qui fait face à son destin. “Je n’ai pas rencontré trop de difficultés pour le contacter et l’interviewer. Mais quand je me suis lancé dans l’écriture, j’ai du mal à transcrire les réponses et à corriger les fautes d’orthographe. Bien que mon ordinateur et mon téléphone soient équipés d’un logiciel de lecture automatique, chaque fois que je veux réécouter l’intégralité de l’article et le retoucher, je perds beaucoup de temps”, se souvient-il, voix tremblante.
Aujourd’hui, Đuc Nghi se débrouille bien avec son écriture mais le défi le plus grand pour lui reste le déplacement et la couverture sur le terrain. Il a besoin de l’aide de ses amis ou proches pour être emmené sur les lieux et pour réaliser des photographies.
Đuc Nghi est la fierté de sa famille, notamment sa mère Nguyên Thi Doan. Maintenant, elle est rassurée sur l’avenir de son fils. “Au moment où j’ai emmené Nghi à Hanoï pour les études (au Centre de formation continue Nguyên Van Tô, Ndlr) et l’ai laissé se débrouiller seul, j’appréhendais énormément. Maintenant, je suis vraiment heureuse de le voir trouver sa lumière à travers les mots”, confie-t-elle.
Đuc Nghi nourrit l’ambition de devenir un reporter capable de réaliser des courts bulletins d’actualités.
Khánh An - Linh Thao/CVN
