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La maire de Paris, Anne Hidalgo (droite), et la ministre de la Santé, Marisol Touraine, visitent la première "salle de shoot" en France, le 11 octobre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette "salle de consommation de drogue à moindre risque" (SCMR), selon l'appellation exacte, accueillera lundi prochain 17 octobre ses premiers usagers.
Son ouverture, annoncée dans un premier temps pour vendredi 7 octobre, a été repoussée pour des "raisons pratiques", selon sa direction.
L'ouverture de cet espace "représente un moment très important dans la lutte contre le fléau des addictions", a indiqué la ministre devant la presse, c'est aussi "l'aboutissement d'un combat politique qui n'a pas été facile et a donné lieu à des outrances".
Ces salles peuvent s'ouvrir, dans le cadre d'une expérimentation de six ans, grâce à la loi Santé adoptée en décembre dernier.
Le matériel d'injection de la "salle de shoot" de l'hôpital Lariboisière, le 11 octobre à Paris. |
La France rejoint les nombreux pays (Allemagne, Australie, Canada, Espagne, Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suisse) où de tels espaces ont fait la preuve de leur efficacité ces dernières années.
Ils sont réservés aux toxicomanes majeurs qui s'injectent des produits qu'ils apportent eux-mêmes, sous la supervision de personnes qualifiées, avec du matériel stérile.
À Paris, l'espace sera ouvert de 13h30 à 20h30 chaque jour. Aménagé sur 400 m² dans l'enceinte même de l'hôpital avec une entrée séparée, il comprend un accueil, une salle de consommation, un espace de repos et plusieurs bureaux de consultation.
Une cinquantaine d'usagers pourront être présents en même temps, en plus du minimum de six personnes encadrant le lieu dont un médecin et un agent de sécurité.
La première "salle de consommation de drogue à moindre risque" (SCMR) de France, est présentée le 11 octobre à l'hôpital Lariboisière de Paris, une semaine avant son ouverture. |
Une convention a été signée avec l'Intérieur et la Justice pour que les personnes ne soient pas inquiétées pour leurs activités dans cet espace.
Pour les travaux d'aménagement, la collectivité parisienne a donné un million d'euros. La maire PS de la capitale Anne Hidalgo s'est déclarée "très émue et très fière, ce que nous faisons là est utile. Ces personnes qui sont en désarroi total, ont une porte qu'elles peuvent franchir".
La Sécurité sociale assure le fonctionnement, à 1,2 million d'euros par an.
Le ministère a rappelé que "la situation sanitaire des usagers de drogues reste très préoccupante en France" où en 2011, plus de 10% sont infectés par le virus du sida et plus de 40% par celui de l’hépatite C.
Deux programmes de recherche, financés par la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues), évalueront ce dispositif et son impact pour la santé publique et l’ordre public.
Outre Paris, Strasbourg ouvrira prochainement une SCMR. La ministre a souhaité sur BFM mardi matin 11 octobre que "d'autres municipalités puissent s'engager".