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Le cycliste colombien Nairo Quintana lors de la présentation du 75e Tour d'Espagne en décembre 2019 à Madrid. |
Restrictions en tous genres, podium allégé, conférences de presse supprimées, contacts limités au maximum : les consignes se sont abattues sur la 78e édition de la "course au soleil" organisée par ASO. Mais, à la différence des épreuves italiennes de mars rayées du programme dans le pays d'Europe le plus touché par l'épidémie, elle a obtenu le feu vert des autorités.
Sept équipes ont choisi toutefois l'abstention dans la première course par étapes européenne de la saison du WorldTour. Le grand absent ? Il a pour nom Egan Bernal, le Colombien qui en est le dernier lauréat. L'équipe Ineos du vainqueur du Tour de France a fait l'impasse au double motif de l'épidémie et du décès soudain de son directeur sportif Nicolas Portal.
En son absence, les Colombiens disposent toutefois de deux autres cartes maîtresses pour garder la main sur la palmarès. Avec Sergio Higuita (EF), qui n'a plus couru cependant depuis un mois et son succès dans le Tour de Colombie, et surtout Nairo Quintana (Arkea-Samsic), dominateur lors de ses deux dernières sorties dans le sud de la France.
Deuxième l'an passé, Quintana a le profil pour s'imposer cette fois. À la double condition d'avoir conservé son efficacité de la mi-février, quand il avait tutoyé les cimes dans la montée du Ventoux au Tour de la Provence, et de passer sans encombre les étapes de plaine du début de semaine, propices aux pièges et aux bordures si le vent est de la partie.
Avant l'unique arrivée au sommet, samedi prochain 14 mars à la Colmiane, dans l'arrière-pays niçois, un temps fort est attendu mercredi à Saint-Amand-Montrond. Le contre-la-montre, long de 15 kilomètres, est programmé sur les terres de Julian Alaphilippe, le vainqueur de l'exercice dans le dernier Tour dont la forme toutefois interroge.
Le Français Julian Alaphilippe pendant la parade précédant le Tour de Colombie le 9 février 2020 à Tunja. |
En retrait aux Boucles Drôme-Ardèche où il a souffert des dures conditions météo le week-end dernier, +Alaf+ part dans l'inconnu. "L'objectif principal est de gagner des étapes", convient son directeur sportif Tom Steels qui aligne un groupe impressionnant avec aussi l'Irlandais Sam Bennett pour les sprints. "Mais nous pourrions également viser le classement général selon la façon dont les choses se passeront de jour en jour".
Le point d'interrogation sur l'état de forme vaut aussi pour Thibaut Pinot, qui découvre Paris-Nice à sa... 11e saison dans le peloton, et Romain Bardet dont les deux dernières semaines, de son propre aveu, "ont été agitées par la naissance" de son fils. Beaucoup moins pour le Belge Dylan Teuns, l'un des hommes à suivre au long de la semaine, et Nibali, déjà en vue le week-end dernier.
Comme Bardet et Sagan, le "Requin de Messine" a changé de direction après l'annulation de Tirreno-Adriatico ("il est important de mettre des kilomètres et des jours de course dans les jambes") pour renforcer un groupe qui aligne aussi le champion du monde, le Danois Mads Pedersen, et l'Australien Richie Porte, double vainqueur de Paris-Nice en 2013 et 2015.
Pour les sprinteurs venus en nombre (Ackermann, Sagan, S. Bennett, Ewan, Viviani, Bouhanni, Bol, Nizzolo, Coquard, Barbier), le début de semaine est prometteur. Même si le final de la première étape présente une aspérité traîtresse, le mur de Neauphle-le-Château (1.400 m à 7,8 %), à 4,5 kilomètres de l'arrivée à Plaisir.