Italie : la Serie A reprend malgré le coronavirus, choc Juve-Inter à huis clos

Un derby d'Italie, mais presque sans bruit : le choc Juventus-Inter et les matches d'alignement de la 26e journée de Serie A seront chamboulés dimanche 8 mars et lundi 9 mars par l'épidémie de nouveau coronavirus, qui a conduit les autorités italiennes à imposer un huis clos généralisé.

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L'attaquant de la Juventus Turin, Cristiano Ronaldo lors de la rencontre du championnat italien face à l'Inter Milan en 2019, au stade San Siro de Milan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Prévu le weekend dernier, le duel entre bianconeri et nerazzuri aura donc finalement lieu dimanche 8 mars à l'abri de quasiment tous les regards, conformément au décret publié mercredi 4 mars par le gouvernement italien pour contenir la propagation du Covid-19.

Il en sera de même pour toutes les autres rencontres sportives jusqu'au 3 avril, l'Italie étant, avec 4.636 cas pour 197 morts, le pays d'Europe le plus touché par l'épidémie.

Scanners de température

Dimanche 8 mars, un silence inhabituel devrait saluer le retour d'Antonio Conte, qui promettait pourtant d'être mouvementé, à Turin. L'entraîneur italien de l'Inter a porté le maillot de la Juve pendant treize ans avant d'en devenir le coach, permettant au club de remporter trois scudetti.

Seules 500 personnes pourront au final assister à ce choc au sommet, alors que près de 40.000 supporters passionnés auraient sans nul doute animé les tribunes du l'Allianz Stadium.

Vendredi 6 mars, la Serie A a promulgué une série de nouvelles mesures pour enrayer tout risque de contamination. Elles comprennent notamment un passage obligatoire par un scanner destiné à mesurer la température pour l'ensemble des "happy few" qui pourront assister aux matches. Parmi eux, les journalistes devront garder entre eux un espace d'au minimum deux mètres, et il n'y aura pas d'interviews en zone mixte ni de conférence de presse avant ou après les rencontres.

Côté sportif, la date change mais l'enjeu reste le même pour une des rencontres les plus attendues de l'année et qui déchaîne souvent les passions entre tifosi des deux camps.

L'entraîneur de la Juventus, Maurizio Sarri, durant le match de Serie A face à Brescia le 16 février à Turin.

La Juventus de Cristiano Ronaldo, à peine remise de sa défaite surprise en huitièmes de finale aller de Ligue des champions à Lyon (1-0) le 27 février, a beaucoup à perdre ce weekend face à l'Inter.

Déjà fragilisée, la "Vieille Dame" s'est vue, du fait du décalage des rencontres du weekend dernier, dépossédée de sa place de leader du championnat italien par la Lazio Rome, qui enchaîne les victoires depuis quelques semaines, et a battu Bologne (2-0) le 29 février pour passer en tête, avec deux points d'avance sur les bianconeri.

Ce putsch peut ne rester que provisoire, à condition que les hommes de Maurizio Sarri l'emportent face à leurs grands rivaux milanais.

Une tâche d'autant plus ardue que la star de la Juventus, Cristiano Ronaldo, aura peut-être la tête ailleurs. Le Portugais a dû cette semaine se rendre en urgence à Madère au chevet de sa mère, victime d'un AVC.

Mais à la clé, c'est peut-être le championnat qui se joue, alors que l'Inter (3e) ne pointe qu'à 6 longueurs derrière la Juve, qui a enregistré trois défaites et un nul lors de ses sept dernières rencontres.

Faire fi du contexte

L'Inter de son côté arrivera avec l'envie d'en découdre. En témoigne l'irritation de son président, Steven Zhang, qui avait traité le patron de la Ligue italienne, Paolo Dal Pino, de "clown" lors de l'annonce du report du match.

Une réaction qui n'a pas manqué de provoquer une réponse courroucée chez plusieurs autres clubs italiens. "Ce que nous voulons tous, c'est protéger la santé des gens, mais aussi faire avancer la saison", a notamment déclaré le PDG de la Roma, Guido Fienga.

La dernière et seule victoire des nerazzuri à l'Allianz Stadium remonte à 2012, alors que le stade turinois apparaît souvent comme une forteresse imprenable depuis son inauguration en 2011 : cette saison en 12 matches à domicile, la Juventus l'a emporté 11 fois pour un nul.

Mais sans ses tifosi pour la porter, l'ambiance risque de ne pas être la même pour la Vielle Dame.

"Il y a un risque que l'esprit des joueurs passe automatiquement en mode entraînement", a notamment commenté vendredi 6 mars le psychologue du sport, Alberto Cei, auprès de la Gazzetta Dello Sport. À charge donc pour Sarri, de plus en plus critiqué après les dernières performances décevantes de son équipe, de savoir remobiliser ses troupes pour faire fi du contexte.

AFP/VNA/CVN

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