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Le dossier de l'Olympique de Marseille, accusé de ne pas respecter les règles du fair-play financier, a été transmis à l'instance de jugement du contrôle financier des clubs. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le risque "atomique" de suspension des coupes d'Europe semble encore loin. L'OM pourrait recevoir une grosse amende, voir sa liste de joueurs engagés en compétitions continentales réduite ou bien son recrutement estival freiné.
Mais la situation du club s'est néanmoins compliquée, son dossier passant de l'instruction à la Chambre de jugement de la Commission de contrôle financier des clubs (ICFC).
L'Olympique de Marseille "ne s'est pas conformé aux conditions de l'accord négocié" avec l'UEFA au sujet du fair-play financier (fpf), écrit le gouvernement du foot européen.
Le club phocéen a signé un accord par lequel il s'engageait à réduire ses dépenses pendant quatre saisons.
Dans cet accord, qui court jusqu'à la saison 2022-2023, l'OM devait afficher "un déficit maximum de 50 millions d'euros sur l'exercice clos en 2019", puis "30 millions d'euros en 2020", "zéro euro" en 2021 et enfin "de parvenir au plein respect du seuil de rentabilité" en 2023, avait précisé l'UEFA en juin dernier.
L'OM n'a pas "dégraissé"
L'OM va devoir vendre pour revenir dans les clous du fair-play financier. |
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C'est pour le premier exercice, 2018-2019, que l'OM devra passer devant l'ICFC. Le champion d'Europe 1993 a dépassé en juin dernier de quelques 40 millions d'euros son déficit autorisé par l'accord. Au 30 juin, son résultat net était négatif de 91 millions d'euros.
Le club n'a notamment pas réussi à "dégraisser" son effectif pour alléger sa masse salariale et renflouer ses caisses par du "trading", de la vente de joueur.
Par exemple l'OM n'a pas pu vendre, malgré son souhait, le Néerlandais Kevin Strootman et son salaire de 500.000 euros bruts mensuels environ.
Sur le marché des transferts, être marqué du sceau +fpf+ a tendance à faire baisser les prix et l'OM ne recevait que des offres trop légères pour ses joueurs, selon des spécialistes du "mercato".
Dans l'accord de règlement, Marseille avait déjà été sanctionné. Le club s'est vu retirer un total de 6 millions d'euros sur les revenus éventuels de ses participations futures aux compétitions européennes (C1 et C3) : 2 millions d'euros ferme et 4 millions d'euros conditionnés au respect par le club de ses engagements.
Les Marseillais devront enfin limiter à 23 (contre 25 habituellement) le nombre de joueurs qu'ils pourraient inscrire en Coupes d'Europe lors de la saison 2020-2021.
Pas comme Manchester City ni Milan
Pour la saison actuelle, l'accord passé avec l'UEFA prévoit également que l'OM réduise son déficit, qui ne doit pas dépasser 30 millions d'euros.
Pour l'heure le club n'y est pas encore, navigant vers les 60 millions d'euros selon plusieurs médias.
Les quelques 40 millions d'euros minimum promis par la prochaine Ligue des champions, à laquelle l'OM, 2e avec 9 points d'avance sur le premier non-qualifié, a de bonnes chances de participer, pourraient donner de l'air au club.
Mais ils ne seront pas enregistrés avant le 30 juin 2020, date de la prochaine échéance.
Pour rappel, le fair-play financier (FPF) interdit à un club engagé en compétition européenne de dépenser plus que ce qu'il ne gagne et encadre étroitement les injections de capitaux de la part des propriétaires.
Les sanctions peuvent aller du simple blâme jusqu'à l'exclusion des compétitions. Ce règlement a notamment conduit l'UEFA à sévèrement sanctionner Manchester City.
La situation actuelle de l'OM n'est pas comparable à celle du champion d'Angleterre en titre, accusé d'avoir triché en gonflant des revenus publicitaires, ce qu'il conteste devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
L'AC Milan, suspendu cette saison de Ligue Europa, avait, comme l'OM, été épinglé par le fpf pour son incapacité à respecter l'équilibre financier exigé par l'UEFA sur les trois dernières années.
Mais les chiffres n'étaient pas les mêmes: 126 millions d'euros de pertes en 2017-2018, puis 146 millions d'euros de pertes annuelles, pour au total plus d'un demi-milliard d'engloutis depuis 2014.
L'OM n'en est pas encore là, mais doit vite redresser ses comptes.
AFP/VNA/CVN