Paris et Berlin retirent leurs agents des institutions afghanes

La France et l'Allemagne ont annoncé le 26 février le retrait provisoire de leurs agents présents dans les institutions afghanes, au lendemain d'une mesure similaire de la Grande Bretagne, après l'assassinat le 25 février de deux conseillers militaires américains.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton lors d’une conférence de presse, le 26 février à Rabat.

"L'ambassadeur de France en Afghanistan a fait procéder sans délai au retrait provisoire de tous les agents publics français dans les institutions afghanes, afin de garantir leur sécurité", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. Le communiqué de M. Valero n'a pas précisé le nombre de personnes concernées.

Presque simultanément, un communiqué du ministère allemand de la Coopération économique annonçait que "le bureau de gestion des risques a ordonné le 26 février au matin de retirer tous les experts allemands et internationaux" travaillant au nom de l'Allemagne "dans les administrations et les ministères de la région de Kaboul". Environ 50 agents sont concernés. "Il s'agit d'une mesure de précaution raisonnable", a expliqué le ministre de la Coopération économique, Dirk Niebel.

La France et l'Allemagne ont précisé que la mesure serait rapportée dès que la situation le permettra. De leur côté, la République tchèque et la Slovaquie n'ont prévu aucun retrait, selon les porte-parole des ministères des Affaires étrangères. La Belgique, les Pays-Bas ont indiqué ne pas avoir d'agents rattachés "de manière permanente" aux organisations gouvernementales afghanes. Le ministère britannique des Affaires étrangères avait déjà annoncé le 25 février le retrait temporaire de ses conseillers rattachés aux organisations gouvernementales à Kaboul.

Déficit de confiance est devenu criant

Ces décisions font suite à celle du général John Allen, qui dirige la force armée de l'Otan en Afghanistan (Isaf) de "rappeler tout le personnel" de l'Isaf travaillant dans les ministères afghans, après la mort de deux officiers américains dans les locaux du ministère afghan de l'Intérieur. Selon une source gouvernementale afghane, les deux officiers ont été tués à cause d'une dispute avec un de leurs collègues afghans au sujet des corans brûlés le 21 février dans une base américaine.

L'Isaf, la force armée de l'Otan en Afghanistan, à laquelle appartenaient les deux victimes, a indiqué que son "enquête était en cours". "Il est encore bien trop tôt pour établir un lien" entre la mort des deux officiers de l'Otan et l'incinération des Corans, a commenté l'Isaf.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a déclaré le 26 février à Rabat que ces violences "doivent cesser". "Nous regrettons profondément cet incident (des corans brûlés) qui a conduit à ces protestations mais nous pensons également que la violence doit cesser et qu'il faut continuer le dur travail pour construire un Afghanistan plus en paix et en sécurité", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Rabat. Le déficit de confiance entre les troupes étrangères et les forces de sécurité afghanes est devenu criant ces derniers mois, les attaques entre soldats "amis" se multipliant.

AFP/VNA/CVN

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