L’áo dài, un symbole de la culture vietnamienne

L’áo dài est la tunique traditionnelle vietnamienne. Délicate, raffinée et séduisante, cette tenue permet aux Vietnamiennes de se démarquer des autres femmes du monde.

>>Tunique unique

Les Japonaises ont le kimono et les Coréennes le hanbok. De leur côté, les Vietnamiennes sont fières de se parer de leur élégant costume traditionnel : l’áo dài (prononcé «ao-zaï»). Cette longue tunique fendue en tissu léger, ouverte sur les côtés à partir de la taille, se porte près du corps. Elle recouvre un pantalon large.

 

L’áo dài est composé de deux pièces distinctes : une robe et un pantalon de soie, le plus souvent blanc.

Le pantalon est serré au niveau de la taille par une ceinture élastique cousue sur le haut ou par une fermeture. Long jusqu’aux chevilles ou plus, il devient plus ample vers le bas. En général, le pantalon est fait du même tissu que la tunique.

La tunique est divisée en deux parties. La partie supérieure, très près du corps, se compose d’un col mao et de manches longues. Elle est taillée afin d’obtenir une forme moulante permettant de mettre en valeur chaque ligne du corps. Elle se ferme discrètement sur le côté grâce à de petites pressions. La partie inférieure, fendue sur les côtés jusqu’au-dessus du bassin, est faite de deux pans libres, descendant jusqu’au-dessus des chevilles.

Jadis costume traditionnel des hommes, ceux-ci ne le revêtent aujourd’hui qu’en de très rares occasions, comme le mariage (mais pas pendant toute la cérémonie), pour se rendre à l’opéra ou à des concerts; il est alors plus court et moins ajusté.

Broderies et couleurs de l’áo dài

À l’époque impériale, les broderies et les couleurs du brocart indiquaient le rang social de la personne. Le brocart doré orné de dragons était l’apanage de l’empereur ; la couleur pourpre faisait référence à des mandarins de haut rang ; le bleu, ceux d’un rang moins élevé.

Actuellement, l’áo dài est l’uniforme des élèves, des étudiantes et des hôtesses de l’air, notamment. Elle est portée par la quasi-totalité des femmes lors de cérémonies officielles, de conférences ou encore de mariages. Lorsqu’il s’agit d’un uniforme pour les élèves, la robe est toujours blanche. Dans l’administration, elle est multicolore et avec des motifs. Pour les mariages, les couleurs sont éclatantes et la tunique parsemée de broderies.

Depuis quelques temps, de nombreux couples préfèrent l’áo dài aux robes de mariée occidentales pour leur mariage. Traditionnellement, le marié est vêtu d’un áo dài en soie bleue, la mariée en soie rouge.

Pour les grandes occasions, les Vietnamiennes se mettent sur leur trente et un en portant des áo dài stylisés ou confectionnés avec des tissus de haute qualité.

 

L’áo dài ou l’élégance à la vietnamienne.
Photo : An Hiêu/VNA/CVN

Identité culturelle traditionnelle

Si personne ne sait quand et comment l’áo dài est apparu, il s’est vite imposé comme une fierté pour les Vietnamiens.

L’áo dài est devenu un costume indispensable pour les Vietnamiennes, sans distinction entre une diplomate, une touriste à Paris ou New York et une athlète aux Jeux Olympiques. À l’international, lorsqu’on voit une femme vêtue d’un áo dài, dans n’importe quelle situation, on la reconnaît tout de suite comme étant Vietnamienne, sans qu’elle ait besoin de se présenter.

Attaché depuis toujours à la femme vietnamienne, l’áo dài lui permet, de manière générale, de rester discrète et sérieuse, tout en ne renonçant pas à son charme. En effet, lorsqu’elle porte cette tenue, une Vietnamienne est attirante, mais reste raffinée et délicate.

Au travers des siècles, l’áo dài a été l’un sujet d’inspiration des poètes, écrivains, compositeurs et peintres. Il est devenu l’un des symboles de la culture vietnamienne. Des élèves aux fonctionnaires, des enfants aux personnes âgées, ce vêtement traverse les âges. Il renforce la confiance en soi et magnifie ceux qui le portent.

 

L’áo dài sied à petits et grands.
Photo : Tuân Minh/VNA/CVN

Pour beaucoup de femmes vietnamiennes, cette tunique constitue le «témoin» vivace de nombreux souvenirs qui ont jalonné leur vie. «L’áo dài est le costume que des femmes comme ma mère, ma sœur ou moi avons porté lors des moments les plus importants de notre vie. Nous le conservons comme un bien précieux. Cette tunique est irremplaçable. Il ne s’agit pas que d’une robe traditionnelle, elle est associée à nos plus beaux souvenirs», confie Thanh Nhàn, une septuagénaire domiciliée à Hanoi.

Originaire de Huê (Centre), l’octogénaire Vo Thi Câm Vân aime observer des femmes portant cette tunique dans l’environnement romantique de l’ancienne Cité impériale. «Quand je vois une femme vêtue d’un áo dài pédaler sur le pont Tràng Tiên le matin, des lycéennes à la sortie de l’école à midi, des jeunes filles en promenade au bord de la rivière des Parfums romantique en fin d’après-midi, calme et sérénité emplissent mon âme», partage-t-elle.

Attachée aux áo dài, Mme Câm Vân essaie de tous les préserver et partage souvent ses sentiments à propos de cette tunique traditionnelle vietnamienne avec ses petites-filles «Elles ont porté l’áo dài dès leur 3 ans, à chaque fois qu’elles allaient faire le culte de Bouddha aux temples ou lors des fêtes du Têt traditionnel, se réjouit-elle. Aujourd’hui âgées de 7 à 10 ans, elles attendent toujours impatiemment l’arrivée du Têt pour le revêtir. Les générations futures apprécient l’áo dài, c’est pour moi une grande satisfaction».

 

Hoàng Minh/CVN

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