>>Cabinets médicaux, un nouveau service de santé
La mise en œuvre du modèle de cabinets de médecins généralistes est encore compliquée en raison d’un manque de médicaments et d’équipements modernes. |
Photo : Phuong Vy/VNA/CVN |
Le ministère de la Santé a approuvé en 1998 le projet sur le développement de la formation des médecins généralistes, par le biais du financement de certaines organisations internationales. Ce projet a été initié dans les Facultés de médecine de Hanoi, de Thai Nguyên (Nord), ainsi que dans la Faculté de médecine et des produits pharmaceutiques de Hô Chi Minh-Ville. Mais pour diverses raisons, le développement du modèle de cabinets de médecins généralistes n’est pas celui escompté.
Pénurie d’équipements et de personnel
Conformément au projet d’élaboration et de développement du modèle de cabinets de médecins généralistes pour la période 2013-2015, le ministère de la Santé déploie à titre expérimental ce modèle dans les départements de consultations médicales des polycliniques, les dispensaires des communes, quartiers et bourgs, ou dans les établissements médicaux privés. Sa mise en service dans les dispensaires - où il est censé jouer un rôle prépondérant, en termes de soulagement des hôpitaux de ressort national notamment - se heurte toutefois à toute une série de difficultés.
Selon le médecin Lâm Thi Ngoc Bich, chef du dispensaire du 10e quartier, 10e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, la mise en œuvre de ce modèle dans l’établissement qu’il dirige est compliquée en raison d’un manque de médicaments et d’équipements médicaux modernes, mais aussi de l’absence d’un système de gestion électronique du suivi médical afin d’assurer les échanges en ligne, d’informations relatives aux patients. Sans compter la grave pénurie de personnel. Même son de cloche du côté du chef du dispensaire de l’arrondissement de Dông Da, Hanoi, qui affirme que les médecins généralistes qui y officient sont débordés. En plus de donner des consultations et des traitements médicaux, ils doivent découvrir, surveiller les maladies chroniques des patients, mais aussi les guider dans la prévention des maladies. Et là aussi, les équipements médicaux modernes font défaut.
Selon le médecin Lê Bac, chef du dispensaire de la commune de Duc Tu, district de Dông Anh, Hanoi, le développement de ce modèle dépend surtout de la volonté politique des autorités de tous les échelons, à l’instar de la province de Thua Thiên Huê. Les habitants locaux sont satisfaits des cabinets de médecins généralistes.
Le taux de patients envoyés aux hôpitaux reste limité. Mais ces résultats ont été rendus possibles - en plus de la complète reconstruction des dispensaires - grâce aux investissements dans l’achat d’équipements médicaux modernes et la formation des cadres sanitaires. De plus, ces établissements ont la possibilité d’appliquer un mécanisme financier flexible à même de générer davantage de recettes sans que cela ne nuise au portefeuille des patients. Ce cas de figure est hélas trop isolé.
Priorité donnée à la formation
Le Pr.-Dr. Pham Lê Tuân, vice-ministre de la Santé, reconnaît volontiers les difficultés existantes dans la mise en service de ce modèle dans les dispensaires, expliquant que la plupart de ces derniers ne disposent que d’un seul médecin. Mais le ministère de la Santé est en train de prendre le problème à bras le corps, avec la décision de renforcer la mutation à tour de rôle des médecins des hôpitaux de ressort central vers ceux de ressort local afin d’assurer les consultations et les traitements médicaux en cas d’absence de médecins.
Pour la période 2013-2015, le modèle de cabinets de médecins généralistes est déployé à titre expérimental dans les polycliniques et les dispensaires locaux. |
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN |
Actuellement, le ministère procède au perfectionnement du projet «Renforcer le réseau de santé de base et améliorer la qualité des consultations et traitements médicaux» pour le soumettre au gouvernement et au politburo du Parti communiste du Vietnam dans les meilleurs délais. L’objectif est de restaurer les infrastructures matérielles, de moderniser les équipements et de former les cadres sanitaires. Le ministère vient également de publier de nouveaux règlements sur la délivrance du permis d’exercice aux médecins généralistes.
Les praticiens voulant exercer ce métier avant 2016 doivent ainsi être titulaires d’un diplôme de médecin généraliste et d’un certificat sur la formation en médecine familiale pendant trois mois minimum, délivré par les établissements de formation reconnus par le ministère de la Santé. Il ne s’agit pourtant que d’une solution provisoire. Après 2016, les demandeurs du permis d’exercice devront obligatoirement être en possession d’un diplôme de médecin généraliste, et d’un autre de médecine familiale.
De plus, le ministère de la Santé envisage de développer les établissements de formation spécialisée dans la médecine familiale, et bien sûr d’en mettre de nouveaux sur pied au sein des Facultés de médecine du pays. L’objectif est aussi de renouveler le programme de formation, d’organiser des cours de perfectionnement de courte durée en faveur des médecins concernés. En parallèle, il apparaît également indispensable d’élaborer des politiques privilégiées afin d’attirer un maximum de praticiens dans ce secteur.