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Khadim Hussain Rizvi, le chef du parti islamise Tehreek-e-Labaik Pakistan. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Khadim Hussain Rizvi a été placé en garde à vue par la police et a été transféré dans une maison", a tweeté le ministre. Cette mesure vise à "protéger la vie publique, les biens et l'ordre public et n'a rien à voir avec l’affaire Asia Bibi", a-t-il poursuivi.
Le TLP "insistait" pour manifester dimanche 25 novembre à Rawalpindi, ville-garnison accolée à Islamabad, "refusant les propositions alternatives du gouvernement" et "commençant à provoquer de la violence", a expliqué M. Chaudhry, qui appelé ses partisans à rester "pacifiques et calmes". "La loi suit son cours. Elle ne peut être laissée à des individus", a-t-il conclu.
Rizvi et le TLP ont été à la base des manifestations qui ont paralysé le Pakistan trois jours durant après l'annonce fin octobre de l'acquittement d'Asia Bibi, une chrétienne qui avait été condamnée en 2010 à la peine de mort pour blasphème.
Les islamistes ont bloqué les principaux axes du pays, brûlant certains véhicules qui tentaient de franchir leurs barrages. Le TLP avait appelé à assassiner les juges de la Cour suprême ayant pris cette décision ainsi qu'à des mutineries dans l'armée.
Le gouvernement avait mis un terme à leur mouvement en signant un accord controversé avec eux, dans lequel il s'était notamment engagé à lancer une procédure visant à interdire à Asia Bibi de quitter le territoire et à ne pas s'opposer à un recours contre le verdict déposé par un religieux.
Appeler à de nouvelles manifestations
Alors qu'Asia Bibi est officiellement libérée, mais maintenue au secret en attendant la décision judiciaire, le TLP a appelé à prendre la rue si elle était autorisée à quitter le Pakistan.
Dans un message vidéo publié vendredi soir 23 novembre, un autre leader du TLP, Pir Afzal Qadri, a appelé à de nouvelles manifestations, ajoutant que la police avait arrêté des dizaines de salariés du parti à Karachi, la plus grande ville pakistanaise, ainsi que dans la province du Pendjab, dont le TLP est originaire, notamment dans sa capitale Lahore.
L'affaire Asia Bibi divise fortement le Pakistan, pays musulman très conservateur où le blasphème est un sujet extrêmement sensible. Des accusations suffisent à provoquer des lynchages.
Mme Bibi, ouvrière agricole chrétienne âgée d'une cinquantaine d'années et mère de famille, avait été condamnée à mort en 2010 pour blasphème à la suite d'une dispute avec des villageoises musulmanes au sujet d'un verre d'eau.
Son cas avait ému la communauté internationale, attirant l'attention des papes Benoît XVI et François. L'une de ses filles a rencontré ce dernier à deux reprises.