Au cours d'une réunion avec les 183 représentants des pays membres de l'OMC à Genève, le directeur général Pascal Lamy a indiqué que cet objectif s'était dégagé des discussions qu'il avait eues récemment avec les membres.
Alors que ces derniers s'étaient engagés en février à faire tout leur possible pour conclure cette année le cycle entamé en 2001 dans la capitale du Qatar, le manque d'avancées dans les discussions ces derniers mois a de facto douché ses espoirs. Mais, a insisté M. Lamy, "personne ne veut laisser tomber Doha".
De même, les membres ont montré "une unité" dans la volonté "de faire en sorte que la 8e Conférence ministérielle de l'OMC qui a lieu en décembre à Genève produise des résultats pour le cycle de Doha", a ajouté M. Lamy.
Pour beaucoup, a-t-il poursuivi, les questions du développement, concernant en particulier les PMA, pourraient trouver une issue. Permettant ainsi, selon les diplomates, de sauver un cycle considéré comme moribond. "Des discussions ont déjà commencé entre vous sur des questions spécifiques qui pourraient être conclues d'ici à la fin de l'année. Mon sentiment est que nous devons désormais les intensifier", a estimé le directeur général du gendarme du commerce mondial. "Il est temps de relever nos manches et de recommencer à travailler", a-t-il insisté.
Pascal Lamy a ainsi donné rendez-vous aux membres le 9 juin pour faire les points sur le contenu de ce "paquet" du cycle de Doha qui devrait être accompagné d'une feuille de route sur les questions restantes, dont les dossiers cruciaux de l'agriculture et des produits industriels.
Ce premier "paquet" doit mettre la priorité sur les quatre piliers des discussions concernant les PMA, dont la levée totale des taxes et quotas pour les exportations de ces pays ou encore la question du coton.
Ces sujets ne font toutefois pas l'unanimité. Selon un diplomate occidental, les États-Unis ne sont notamment pas enthousiastes, sachant "qu'ils seront les seuls à payer pour ce paquet". En particulier pour le coton, ils voudront être sûrs d'obtenir des contreparties avant de réduire sévèrement des subventions à un secteur important dans le pays, avance-t-il.
Interrogé, le représentant américain, Michael Punke, a promis une attitude constructive des États-Unis tout en avertissant : "qu'il y ait un paquet (d'accords) précoce ou un paquet plus tardif, tous les acteurs majeurs devront faire des contributions importantes".
Quant à la question du coton, "elle doit inclure les trois piliers de l'agriculture (...) ce qui signifie que tous les membres (de l'OMC) devront y participer (...) y compris des membres qui ne le font pas actuellement", a-t-il estimé.
Les discussions sur le cycle devant ouvrir plus largement les marchés mondiaux bloquent depuis plusieurs années notamment en raison des oppositions entre Washington et les pays émergents.
AFP/VNA/CVN