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Une électrice vote à Athlone, lors du référendum sur l'avortement, le 25 mai 2018 en Irlande. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les électeurs se sont prononcés à 66,4% pour l'abrogation de l'interdiction constitutionnelle de l'avortement, 33,6% ayant voté non lors d'un scrutin où la participation a atteint 64,1%. "C'est une révolution tranquille", a réagi le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, selon qui les Irlandais étaient prêts au changement.
"Le peuple a dit que nous voulions une Constitution moderne pour un pays moderne, que nous faisons confiance aux femmes et que nous les respectons pour prendre les bonnes décisions concernant leur propre santé", a-t-il ajouté.
Ce vote est un nouveau séisme culturel dans la petite république de 4,7 millions d'habitants, trois ans après la légalisation, par référendum également, du mariage homosexuel.
Dans la capitale irlandaise, la cour du château de Dublin a été envahie par des centaines de personnes qui ont accueilli les résultats avec des cris de joie et des larmes d'émotion.
"C'est un jour historique pour l'Irlande et les femmes de ce pays. Nous avons été ostracisées et discriminées pendant des années par l'Église catholique, nos gouvernements, les hommes", s'est exclamée Caoimhe Sloane, une institutrice de 27 ans interrogée par l'AFP, qui se dit "fière" de son pays.
Alors qu'un groupe de jeunes femmes débouche une bouteille de champagne, Stasia Clancy et sa fille fondent en larme dans les bras l'une de l'autre. "Il n'y a pas de mots", dit la mère de 64 ans. "Ce soir, je vais danser, je vais sauter, et puis dieu sait quoi d'autre!" ajoute-t-elle en riant.
Fort de ce résultat, le gouvernement veut autoriser l'avortement pendant les 12 premières semaines de grossesse, et jusqu'à 24 semaines pour raisons de santé. Leo Varadkar, chef du parti Fine Gael, a annoncé que la nouvelle législation serait promulguée "avant la fin de cette année".
Son ministre de la Santé, Simon Harris, a précisé que l'exécutif se réunirait mardi 29 mai pour discuter du projet de loi avec l'objectif de le présenter "à l'automne" au Parlement, où il devrait être adopté sans difficulté, les chefs des deux principaux partis d'opposition, Fianna Fail et Sinn Féin, soutenant la réforme.