"La France, alliée mais pas vassale, fidèle mais insoumise, toujours fraternelle mais jamais subordonnée : voilà la nature de notre relation avec l'Amérique", a-t-il dit, en engageant la responsabilité de son gouvernement devant les députés.
Aux détracteurs d'une réintégration militaire dans l'Alliance, le Premier ministre a souligné que l'OTAN de 2009 n'était plus celle de 1966. La décision du président Nicolas Sarkozy ne constitue qu'un "ajustement" qui "ne provoque aucun émoi dans le concert international", a-t-il assuré.
À l'issue du débat, l'Assemblée nationale, où le gouvernement dispose d'une confortable majorité, a voté sans surprise par 329 voix contre 238 la confiance au gouvernement sur cette question.
Pour le gouvernement, la réintégration n'altère pas l'indépendance de la France à l'égard des États-Unis et se veut aussi un pari sur le développement d'une Europe de la Défense, plus facile à réaliser, selon lui, une fois la situation française clarifiée.
Paris, a martelé François Fillon, entend "prendre toute sa place dans l'OTAN pour donner à l'Europe de la Défense sa véritable dimension".
"Dans l'immédiat, le signal que nous donnons est un renforcement atlantique dont la politique européenne de défense n'est qu'un élément marginal", avait estimé au contraire peu avant Dominique de Villepin, ex-Premier ministre de Jacques Chirac.
La semaine dernière, Nicolas Sarkozy avait affirmé que sa décision visait à "codiriger" plutôt que de "subir" une stratégie définie par d'autres, et que l'enjeu pour la France était de "peser de tout son poids" dans une nouvelle réforme de l'OTAN, au menu d'un sommet les 3 et 4 avril à Strasbourg (France) et Kehl (Allemagne).
Les États-Unis et plusieurs pays d'Europe ont applaudi le retour sur 3 ou 4 ans de quelque 900 militaires français dans la structure alliée.
L'argument principal du gouvernement est que la France va y gagner en influence, un point rejeté par l'opposition socialiste. La gauche française avait annoncé qu'elle voterait "non" lors du vote, tout comme l'opposant centriste François Bayrou et le souverainiste de droite Nicolas Dupont-Aignan.
AFP/VNA/CVN