Otages japonais de l'EI : Tokyo active tous les canaux internationaux

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a donné mercredi 21 janvier l'ordre à son gouvernement d'activer tous les canaux internationaux pour faire libérer deux ressortissants du Japon menacés d'exécution par le groupe État islamique (EI), qui lui a posé mardi 202 janvier un ultimatum de 72 heures.

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"C'est une bataille difficile contre le temps, mais j'ai enjoint aux ministres de faire tous les efforts possibles pour obtenir la libération des deux otages en employant tous les canaux diplomatiques et autres voies possibles", a déclaré le chef du gouvernement nippon qui a de nouveau affirmé qu'"il ne céderait pas aux menaces des terroristes".
Tout juste rentré d'Israël après un séjour écourté au Proche-Orient, M. Abe venait de présider une réunion avec ses équipes.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe à son arrivée à l'aéroport de Tokyo, le 21 janvier. Photo : AFP/VNA/CVN

"J'ai rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas et je lui ai demandé sa coopération", a expliqué à la presse M. Abe qui dit avoir fait de même avec les dirigeants d'Égypte, de Jordanie et de Turquie via des entretiens téléphoniques.
"Ils m'ont assuré de faire de leur mieux pour trouver une issue favorable", a poursuivi le Premier ministre, visiblement tendu et prudent dans le choix de ses mots.
Une vidéo retouchée ?
L'organisation jihadiste a averti mardi 20 janvier qu'elle exécuterait les Japonais Haruna Yukawa et Kenji Goto à moins que ne lui soit versée dans les 72 heures une rançon de 200 millions de dollars, montant égal à l'aide non militaire promise par M. Abe aux pays touchés par l'offensive de l'EI qui s'est emparé de larges pans de territoire en Syrie et en Irak.
Le Japon, qui a confirmé mercredi 21 janvier l'identité des deux hommes, a réagi avec fermeté pour exiger la libération "immédiate" des otages.
Les États-Unis ont eux aussi demandé qu'ils soient relâchés sur le champ, "soutenant pleinement" leur allié nippon.
L'authenticité de la vidéo postée par l'EI n'a pu être formellement établie, mais la mise en scène est comparable à celle des précédentes vidéos dans lesquelles l'EI avait revendiqué l'exécution de deux journalistes et trois humanitaires occidentaux, enlevés en Syrie.
D'aucuns soulignent cependant des bizarreries, comme la direction divergente des ombres des deux otages prétendument filmés au soleil ainsi que les mouvements non synchrones de leurs tuniques en apparence agitées par le vent.
Des spécialistes japonais supposent qu'il s'agit d'un montage et que le tournage a pu avoir lieu en plusieurs fois, à l'intérieur, avec des éclairages artificiels.
Le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, a indiqué que Tokyo "vérifiait la vidéo". Il a ajouté qu'une cellule de crise avait été installée en Jordanie où est dépêché le vice-ministre des Affaires étrangères, Yasuhide Nakayama.
La chaîne de télévision NHK dit quant à elle s'être entretenue par messagerie en ligne avec un "porte-parole de l'EI" qui "de facto reconnaît les faits" et ajoute à propos de la rançon exigée : "ce n'est pas que l'on ait besoin d'argent. Il ne s'agit pas d'un combat économique, c'est un combat psychologique".
Tokyo compte sur l'appui de la France
Face à ce défi, le Japon a aussi sollicité mardi 20 janvier l'aide de la France sur ce dossier "qui rappelle à l'archipel que le terrorisme n'est pas lointain", comme le souligne la presse de mercredi 21 janvier.
Le ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, en visite à Londres, a téléphoné mardi soir 20 janvier à son homologue français, Laurent Fabius, qui s'est engagé à agir "en étroite collaboration avec les autorités nippones pour parvenir à une solution la plus rapide possible", selon les diplomates japonais.
M. Kishida, qui a qualifié de "déplorables" les actes terroristes, a aussi appelé mercredi matin 21 janvier le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, qui a jugé "inadmissible la façon de procéder du groupe EI" et s'est engagé à livrer des informations au Japon entre autres formes de soutien.

AFP/VNA/CVN


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