«Les outils moné-taires appliqués par la Banque d’État du Vietnam (BEV) ont montré leur efficacité, comme en témoignent le contrôle de l’inflation, la gestion du marché de l’or, le management du taux de change, l’application du taux d’intérêt et le traitement des créances douteuses», a estimé le vice-gouverneur de la BEV, Nguyên Dông Tiên. Et d’ajouter : «L’important est que les efforts de la BEV aient reçu un large consensus de l’opinion publique».
La qualité de la croissance des crédits s’est nettement amélioréeen 2013. |
Jusqu’au 12 décembre 2013, la croissance des crédits du système des institutions de crédits avait augmenté de 8,83% par rapport à fin 2012. Augmentation qui devrait dépasser les 9% pour toute l’année, soit moins que l’objectif fixé (12%). Cela étant dit, derrière ces chiffres, il est à souligner la nette amélioration de la qualité de la croissance des crédits, lesquels se concentrent majoritairement dans la production et les affaires commerciales, en particulier dans les secteurs que l’État encourage. L’octroi des crédits pour les secteurs non-encouragés comme l’immobilier, la bourse, la consommation… est en baisse. Fin novembre 2013, la croissance des prêts bancaires pour l’agriculture et la région rurale avait augmenté de 17%, de 24,51% pour les entreprises spécialisées dans les hautes technologies, de 3,32% pour les exportations, et de 10,84% pour l’industrie auxiliaire par rapport à fin 2012.
Selon la BEV, à ce jour, tous les graves problèmes liés à neuf banques en grande difficulté ont été traités de manière définitive, ce qui a permis de mieux consolider le système bancaire et de lui éviter tout risque d’effondrement. La BEV poursuit ce processus de traitement des banques faibles afin que le projet de restructuration du système bancaire atteigne ses objectifs à moyen terme en 2015 et à long terme en 2020.
En 2014, dans l’objectif de contrôler l’inflation au niveau de 7% et d’atteindre une croissance économique de 5,8%, la BEV cible une hausse du montant des moyens de transaction de 16-18% (dont 12-14% pour les crédits). Le management des politiques monétaires sera flexible dans un souci d’équilibrage de l’économie et fera l’objet d’ajustements en fonction des fluctuations du marché monétaire et des devises.
Gestion des devises : deux objectifs
Pour 2014, la BEV est déterminée à appliquer à la lettre et dans leur intégralité les règlements de la circulaire 02 portant sur la classification des créances, en vigueur à partir du 1er juin 2014. Si l’application de cette circulaire a été ajournée d’un an par rapport à la date prévue, c’est pour aider les banques et les entreprises à se sortir de leurs difficultés dans le contexte de la crise économie mondiale.
En 2013, deux mesures pour régler le problème chronique des créances douteuses ont été appliquées par la BEV : la hausse du taux de prélèvement chez les banques des sommes destinées à alimenter le fonds de prévention des risques de la Banque d’État, et la vente de créances à la Compagnie d’État de gestion des actifs. Des mesures reconduites pour 2014 et 2015. De plus, une nouvelle mesure est en gestation : la classification par groupes de créances. Les débiteurs déjà contraints de stopper leur activité se verraient ainsi autorisé à utiliser le fonds de prévention des risques mis en place pour honorer leurs dettes. Les clients ayant fait faillite mais dont les dettes sont assurées par des biens hypothéqués seraient ainsi autorisés à faire appel aux établissements bancaires pour la vente de ces biens. La BEV envisage donc de donner son feu vert à l’ouverture des centres d’adjudication relevant des organismes de crédits pour accélérer le traitement des biens hypothéqués. Concernant les clients en difficulté, il est préférable de chercher des mesures pour restructurer les créances que les banques leur ont accordées mais qu’ils ne pourront très vraisemblablement pas honorer.
La gestion du taux de change entre dông et dollar américain sera flexible et se pliera aux évolutions du marché pour stabiliser l’offre et la demande, contrôler le marché des devises, augmenter les réserves en devises de l’État et rehausser la confiance envers le dông vietnamien. «Les deux grands objectifs sont de rendre plus attractif le dông vietnamien et de limiter la dollarisation de l’économie nationale», a précisé Nguyên Quang Huy, directeur du Département de gestion des devises relevant de la BEV.
En 2013, la BEV s’est montrée déterminé à maintenir le taux de change autour de 2-3%. La BEV suivra attentivement les évolutions du marché pour prendre des politiques adéquates afin de susciter davantage de confiance vis-à-vis du dông vietnamien et de limiter les opérations de conversion du dông vietnamien en dollar américain.
Thuy Tiên/CVN