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Le président du FIDA, Gilbert Houngbo, le 14 février à Rome. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Cette mesure, destinée à stimuler les investissements dans les zones rurales, doit permettre de lutter contre la faim et la pauvreté tout en créant des emplois pour des millions de jeunes dans des zones où ils sont tentés par l'émigration, espèrent les responsables du FIDA, réunis depuis jeudi 14 février à Rome. Ce fonds qui doit "permettre de mobiliser 200 millions d'euros", sera géré "par des opérateurs privés" et basé au Luxembourg, a indiqué la directrice de la production durable et des marchés du FIDA, Thouraya Triki, lors d'un entretien téléphonique.
"Nous lançons ce fonds innovant sur un concept de partenariat public-privé", a-t-elle dit, car "les petites infrastructures agricoles manquent de financement". Selon elle, "très souvent, les investissements internationaux visent les entreprises leader, mais personne ne veut toucher au milieu intermédiaire, jugé pas assez rentable". Sur les 50 millions d'euros initiaux, quelque 40 millions sont apportés par l'Union européenne et les 79 pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), 5 millions d'euros sont apportés par le Luxembourg, et 4,5 millions d'euros par l'Alliance pour une Révolution verte en Afrique (AGRA), une organisation financée par la Fondation Rockefeller et la Fondation Bill et Melinda Gates pour le développement agricole et rural de l'Afrique.
Le fonds sera géré par Bamboo Capital Partners basé au Luxembourg et Injaro Investment, siégeant en Afrique de l'Ouest, a précisé Mme Triki. "Notre ambition est de montrer qu'il est possible de gagner de l'argent tout en aidant les petits agriculteurs et les PME rurales" a-t-elle ajouté. Le fonds pourra réaliser des financements indirects à hauteur de 25 à 50.000 euros, a-t-elle précisé, aussi bien en amont de la chaîne agroalimentaire, c'est-à-dire l'agriculture, qu'en aval, la transformation. La première "clôture de fonds est prévue à la mi-octobre, nous espérons arriver à 100 millions d'euros" a-t-elle précisé.
Dans le monde, la demande pour le financement de la petite agriculture est "ahurissante", selon un rapport publié en avril 2016 par Global Impact Investing Network (GIIN). "Plus de 270 millions de petits paysans en Amérique Latine, en Afrique sub-saharienne, en Asie du Sud et du Sud-Est ont besoin de plus de 200 milliards de dollars de financement pour faire croître leur activité et améliorer leurs conditions de vie" indique ce rapport.
AFP/VNA/CVN