OMS-ONU : un plan de réduction du DDT contre la malaria

Trois organisations internationales ont annoncé le 6 mai le lancement d'une dizaine de projets de lutte contre la malaria comprenant une réduction de l'utilisation du DDT, pesticide utilisé contre les moustiques porteur de la maladie mais considéré néfaste pour l'environnement.

Une quarantaine de pays en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale doivent participer à l'initiative visant à trouver des substituts durables au DDT, initiée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds pour l'environnement mondial (FEM).

L'objectif est de réduire de 30% d'ici 2014 l'utilisation du DDT dans le monde, et de l'éliminer totalement d'ici 2020.

Le DDT (dichloro diphényl trichloréthane) figure sur la liste des 12 produits chimiques bannis par la Convention de Stokholm en raison de leur impact négatif sur l'environnement. Ce pesticide est toutefois resté autorisé dans un cadre très strict, notamment pour la lutte contre la malaria (ou le paludisme) qui tue près d'un million de personnes dans le monde chaque année, selon l'OMS. "Aujourd'hui, nous avons joint nos forces pour lutter contre un problème qui, s'il n'est pas résolu, aura des conséquences environnementales très sérieuses pour les générations à venir", a commenté une responsable de ce programme au PNUE, Maryam Niamir Fuller lors d'une conférence de presse.

Des alternatives durables à l'utilisation du DDT ont déjà été testées dans des projets pilote, et ont montré leur efficacité, selon les 3 organisations.

"Les techniques exemptes de pesticides ont permis de réduire les cas de malaria de 60%", expliquent-elles dans un communiqué commun.

Ces "substituts durables" incluent le recours aux poissons mangeurs de larves de moustiques ou encore à des arbres provoquant une répulsion des moustiques.

Leur nécessité s'impose, selon les initiateurs des projets, non seulement pour des raisons environnementales mais aussi parce que les moustiques sont devenus plus résistants au DDT.

Le DDT est encore très utilisé dans le monde, notamment en Inde qui en est grand producteur, ont-ils remarqué, estimant la production annuelle mondiale à 4.500 tonnes.

AFP/VNA/CVN

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