Guillaume, propriétaire de la maison de thé Ochâo, présente ses variétés de thé. Photo : Phuong Mai/CVN |
Créée il y a quatre ans, la maison de thé Ochâo connaît un succès notoire, notamment auprès des expatriés. Son propriétaire Guillaume Le est un Français d’origine vietnamienne. Cet établissement lui permet de mettre en valeur la culture traditionnelle du thé au Vietnam et de la présenter dans son incroyable diversité. Avec son épouse vietnamienne, il a clairement ciblé sa clientèle : les connaisseurs de thés vietnamiens attirés par une large gamme qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
«On a choisi d’ouvrir un salon de thé proposant des thés vietnamiens parce que l’on s’est aperçu qu’en fait, les Vietnamiens eux-mêmes ont perdu le lien avec cette tradition ancestrale. Comme de notre côté, nous avions rassemblé une large variété, on a eu envie de la partager», explique Guillaume.
Chez Ochâo, on peut découvrir une dizaine de variétés de thé : le thé vert sauvage, celui des collines, au jasmin, le thé blanc sauvage ou encore le thé vert au lotus... Chacune a ses caractéristiques propres et originales. Par exemple, le thé des collines cultivé sans engrais ni pesticides est récolté à la main sans autre traitement que le froissement des feuilles avant le séchage au feu de bois, une méthode séculaire. Cependant, si vos préférences vont vers des saveurs douces et sucrées, on vous conseillera sans l’ombre d’un doute le thé vert sauvage. «Je viens ici avec mes amis pratiquement tous les samedis. On partage un thé au gingembre. Parfois nous venons aussi avec nos enfants qui aiment particulièrement le thé des montagnes et le thé blanc que l’on consomme avec de petits fruits... À Ochâo, on trouve aussi des jeux de société, et c’est toujours un bon moment en famille», confie Sonia Schneyer, une Française.
Une employée de la maison de thé Ochâo prépare du thé. Photo : Phuong Mai/CVN |
À la conquête de nouveaux horizons
Les thés vietnamiens, ce n’est pas qu’un gagne-pain, une marchandise ou même une boisson, pour Guillaume, c’est toute une passion. Un goût, un art de vivre qu’il transmet du mieux qu’il peut à ses employés. Il leur donne régulièrement des formations sur la préparation du thé, le maniement des arômes et la culture vietnamienne autour de ce breuvage chargé du secret des âges.
En face, l’enthousiasme est toujours au rendez-vous. Pour ces jeunes gens, acquérir des connaissances sur les thés n’a pas de prix. «Nous sommes très contents de suivre les formations de Guillaume. Nous pouvons vraiment enrichir nos connaissances», dit ainsi Nguyên Thi Chi, une employée.
Il est aisé de comprendre combien la passion de Guillaume est contagieuse. Son engouement pour les thés vietnamiens va au delà même du liquide ambré aux mille et une saveurs. Il aime également le cérémonial et les accessoires qui l’entourent. Théières, bols, coupelles, crémier ou encore plateaux de présentation.... ce sont bien plus que des objets : un service plein de finesse donne à la pause thé tout son charme suranné. La maison de thés Ochâo n’utilise que des accessoires conçus par Guillaume. L’art de la table est mis à l’honneur par ces pièces de céramiques qui séduisent par leurs lignes franches, leurs tons pastels et leur simplicité teintée d’élégance. Guillaume et sa femme Lan Anh envisagent d’ailleurs de créer une marque pour leurs créations personnelles.
Quelques variétés de thé chez Ochâo. Photo : Phuong Mai/CVN |
En dehors de cet établissement, Guillaume et sa femme cherchent à exporter leurs thés et leurs créations. «Pour le moment, nous en sommes à la phase où nous définissons notre politique commerciale à l’étranger. Nous vendons déjà relativement bien en France, un peu en Allemagne, et davantage au Danemark et au Japon», explique-t-il.
La détermination de Guillaume pour préserver ce trésor méconnu n’a pas de bornes. Son amour pour le Vietnam comme pour ses thés le pousse à aller de l’avant. Et c’est sans doute pourquoi les fidèles de la maison Ochâo continueront à se faire plus nombreux chaque année.
Phuong Mai/CVN