Une taille imposante, le teint clair, des cheveux gominés, le tout rehaussé par des lunettes dernier cri et une écharpe lestement nouée autour du cou... Un bel homme, que l’on verrait plus sur scène que dans le milieu des affaires.
Pourtant, il occupe l’éminente fonction de directeur commercial chez FPT, société spécialisée dans les services liés aux technologies de l’information (TI). Un poste qu’il occupe depuis le début de l’année 2011 après avoir été hautement sollicité par le groupe.
Un bel homme que l’on verrait plus sur scène que dans le milieu des affaires. Photo : CTV/CVN |
Dans la vie, Nguyên Huu Thai Hoà a trois passions, qui chacune le façonne à sa manière : les arts martiaux, les affaires et les chansons de Trinh. Ces dernières occupent une place toute particulière pour Thai Hoà ; il a le sentiment de leur devoir tous ses succès.
«J’ai rencontré beaucoup de gens dans mes voyages. Cela m’a permis de comprendre qu’il est essentiel de garder son identité. Le respect de ses origines est vitale pour l’intégration». Ainsi commence notre discussion avec Thai Hoà, méditatif.
Tout feu, tout flamme pour les chansons de Trinh
Nous avons tous en mémoire les douces chansons de Trinh mais c’est tout autre chose quand Thai Hoà nous en parle, nous rappelle la finesse des paroles ou évoque la beauté de leur mélodie. Ce n’est qu’alors que l’on comprend que ces morceaux font toute l’harmonie intérieure de l’homme qui nous fait face. Ils sont sa raison d’être, son refuge et le secret de sa réussite. Rare sont les hommes d’affaires à lier ainsi l’art et les affaires...
L’homme se décrit en trois mots : polyvalent, passionné et chanceux. Il ajoute dans un sourire qu’il aimerait aussi laisser une trace de son passage sur terre.
Né en 1969, Thai Hoà a d’abord suivi des études à Hô Chi Minh-Ville, au département de chant et piano classique du Conservatoire avant d’entrer à l’École supérieure des beaux-arts et de l’industrie de 1986 à 1990. Ensuite, il est parti à Toronto, au Canada, pour étudier l’architecture d’intérieur à l’École polytechnique Ryeson pendant quatre ans.
Année 1996, premier retour au pays natal. Il y travaille pour une compagnie canadienne d’architecture. Mais c’est, toujours et avant tout, l’amour de la musique qui le fait aller de l’avant. Cette rentrée au Vietnam lui offre la chance de rencontrer à plusieurs reprises son idole, le compositeur Trinh Công Son. Ce dernier lui indique quelles sont les chansons que le jeune homme est le mieux à même de chanter avec sa voix hors du commun. Fascinante rencontre qui décide ce Viêt kiêu à rester au Vietnam jusqu’en 2001, l’année où le maître meurt. Souhaitant s’installer en France, Thai Hoà y rencontre le Pdg du groupe d’industrie électrique Schneider Electric en 1997 qui lui propose un poste.
Nguyên Huu Thai Hoà à côté d’un portrait de son idole, le compositeur Trinh Công Son. Photo : CTV/CVN |
Cette entrevue change la destinée du jeune homme qui va alors faire tout son possible pour gravir les échelons au sein de l’entreprise, jusqu’à devenir directeur chargé de la qualité technologique ISC en Asie-Pacifique.
Retour aux sources
Sa décision de revenir au Vietnam alors qu’il est au sommet de sa carrière surprend ses proches. Il rassure alors ses parents en leur expliquant : «Je suis Vietnamien. Tôt ou tard, il me faudra revenir dans le pays qui m’a vu naître. Et le moment est idéal : je suis tellement sollicité que je ne dors que quelques heures par nuit. Revenir quand on est au meilleur de sa forme permet de saisir des opportunités», nous a-t-il raconté.
Pour lui, travailler à FPT est une décision qui va changer sa vie. «Quand j’ai présenté le projet BiC, Best-in-Class, en montrant les progrès possibles en termes de productivité et de qualité pour FPT en seulement deux ans, j’ai vu le président du conseil d’administration de FPT, Truong Gia Binh s’intéresser à moi. J’ai tout de suite compris que l’on partageait la même ambition, celle de hisser FPT au sommet de sa gloire. M. Binh m’a alors demandé de joindre le groupe en tant que directeur commercial», se rappelle M. Thai Hoà.
Deux mois plus tard, il acceptait le poste, revenait vivre au Vietnam avec sa femme et son fils après 14 années passés en France, au service de Schneider Electric.
Le temps nous dira si cette décision sera couronnée de succès. Pour le moment, il travaille sur une stratégie «One» à l’horizon de 2014 qui devrait permettre à FPT d’occuper un poste clef dans le développement économique, culturel et social au Vietnam. L’objectif final est bien sûr de faire de FPT une société qui compte à l’échelle mondiale. Et pourquoi ne pas envisager une entrée dans le top 500 de Forbes Global 2000 dans les douze ans à venir ?
Quoi qu’il en soit, les chansons de Trinh font toujours battre son cœur, et maintenant ceux de ses collègues également.
Diêu An/CVN