Occupation israélienne : résolution palestienne le 17 décembre à l'ONU
Les Palestiniens ont annoncé qu'ils soumettraient mercredi 17 décembre à l'ONU un projet de résolution réclamant la fin de l'occupation israélienne d'ici deux ans, au moment où le secrétaire d'État américain John Kerry multiplie les entretiens en Europe pour tenter de relancer le processus de paix.
>>Israël légalise trois colonies sauvages, les Palestiniens condamnent
>>Israël remet sa réponse à la lettre d'Abbas
"La direction palestinienne a décidé d'aller devant le Conseil de sécurité (de l'ONU) mercredi 17 décembre pour qu'il vote le projet (demandant) la fin de l'occupation" israélienne d'ici 2016, a déclaré dimanche 14 décembre Wassel Abou Youssef, un des dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
|
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le 26 septembre 2014 à la tribune de l'ONU, à New York. Photo : AFP/VNA/CVN |
Le dernier round de négociations de paix israélo-palestiniennes initiées en 2013 par M. Kerry a échoué en avril 2014 après neuf mois d'efforts. Face au blocage, la direction palestinienne a fait le choix d'en passer par la communauté internationale.
Mais le projet palestinien risque de se heurter au véto des États-Unis. Washington s'oppose à toute mesure unilatérale des Palestiniens visant à obtenir de l'ONU la reconnaissance d'un État, jugeant qu'il doit être l'aboutissement de négociations de paix.
Interrogé sur le projet de résolution que la Jordanie avait fait circuler le mois dernier au nom des Palestiniens et qui réclamait d'ici à novembre 2016 un retrait israélien de "la totalité des territoires occupés depuis 1967", un responsable du département d'État a déclaré : "Ce n'est pas la façon dont, je pense, il nous faut appréhender une négociation très compliquée en imposant une échéance de deux ans".
M. Kerry a entamé dimanche 14 décembre une tournée de trois jours en Europe. Il doit s'entretenir lundi 15 décembre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a rejeté catégoriquement l'idée d'un retrait de Cisjordanie et de Jérusalem-Est d'ici deux ans.
"Nous sommes confrontés à la possibilité d'une attaque diplomatique, autrement dit une tentative de nous imposer par des décisions de l'ONU un retrait aux lignes de 1967 dans un délai de deux ans (...) Nous le permettrons pas. Nous le rejetterons fermement et de façon responsable", a-t-il martelé dimanche 14 décembre.
Outre M. Netanyahu, M. Kerry rencontrera lundi 15 décembre à Paris les ministres français, allemand et britannique des Affaires étrangères, ainsi que la chef de la diplomatie européenne.
Éviter une "explosion" de violences
Il sera notamment question "de l'initiative que nous soutenons au Conseil de sécurité pour encourager un redémarrage rapide du processus de paix", a expliqué le Quai d'Orsay.
|
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le 24 septembre 2014 à New York. Photo : AFP/VNA/CVN |
La France a lancé depuis plusieurs semaines des consultations avec Londres, Berlin, Washington et Amman, pour mettre au point un texte de consensus qui serait présenté au Conseil de sécurité.
Celui-ci appellerait à la reprise rapide des négociations israélo-palestiniennes, selon une série de grands principes comme la coexistence pacifique d'Israël et d'un État palestinien. Il fixerait une échéance, peut-être deux ans, pour la fin de ces négociations. Dans une deuxième étape, Paris envisage une conférence internationale pour encadrer et soutenir les négociations, avec la participation des pays arabes.
Selon le responsable du département d'État, il n'y a pas encore de consensus européen : "Il y a un projet, que les Français ont fait circuler un peu partout, mais cela ne signifie en rien qu'il représente la position européenne".
Il a néanmoins concédé que les Européens jugeaient urgent d'agir. "Personne ne veut assister à une escalade qui peut déboucher sur une explosion de violences", a commenté un autre responsable du département d'État.
John Kerry s'entretiendra par ailleurs mardi 16 décembre à Londres avec le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat et le secrétaire général de la Ligue Arabe, Nabil El Arabi.
AFP/VNA/CVN