Terrorisme nucléaire
Obama met en garde le monde contre les "fous" de l'EI

Le président américain Barack Obama a mis en garde le 1er avril le monde contre le risque d'une attaque à l'arme atomique par des jihadistes "fous" du groupe État islamique (EI) et a exhorté la communauté internationale à renforcer la sûreté des infrastructures nucléaires.

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Photo de famille des dirigeants du monde autour du président américain Barack Obama pour le sommet de la "sûreté nucléaire" à Washington le 1er avril 2016

M. Obama, qui quittera le pouvoir en janvier, a piloté pendant deux jours le quatrième sommet sur la "sûreté nucléaire" qu'il a créé en 2010 afin d'encourager les États à coopérer et empêcher des "terroristes" de s'emparer de matériaux nucléaires ou d'attaquer des centrales atomiques.

Le président avait invité une cinquantaine de dignitaires étrangers dans le contexte dramatique des attentats jihadistes à Bruxelles (32 morts et 340 blessés) revendiqués par l'EI et d'informations sur un hypothétique projet d'"attentat nucléaire".

"Il n'y a pas de doute que si ces fous avaient l'occasion de mettre la main sur une bombe nucléaire ou sur des matériaux radioactifs, ils les utiliseraient pour tuer autant d'innocents que possible", a averti Barack Obama.

Dans un communiqué final, les dirigeants se sont alarmés que la "menace du terrorisme nucléaire et radioactif reste l'un des plus grands défis pour la sécurité internationale".

La menace évolue sans cesse

Et même si "nous avons sensiblement réduit le risque" d'attentats nucléaires, cette "menace évolue sans cesse", ont martelé M. Obama et ses invités, dont les présidents chinois Xi Jinping, français François Hollande, sud-coréenne Park Geun-Hye et turc Recep Tayyip Erdogan, ainsi que les Premiers ministres britannique David Cameron, japonais Shinzo Abe et indien Narendra Modi.

Le président américain s'est félicité qu'"heureusement, grâce à nos efforts coordonnés, aucun groupe terroriste n'ait réussi jusqu'à présent à acquérir une arme nucléaire ou une bombe sale faite de matériaux radioactifs".

Mais, a-t-il souligné, "Al-Qaïda a longtemps cherché (à s'emparer) de matériaux nucléaires" et "des individus impliqués dans les attentats de Paris et de Bruxelles avaient filmé par vidéo un responsable officiel d'une infrastructure nucléaire".

La presse belge rapportait en effet que la cellule islamiste bruxelloise avait prévu de fabriquer une "bombe sale" radioactive, après avoir surveillé par vidéo un "expert nucléaire" belge.

Prix Nobel de la paix, le président Obama avait exposé en avril 2009 à Prague sa vision d'un "monde sans armes nucléaires". Il y a fait référence en clôturant son dernier sommet nucléaire, concédant qu'il ne verrait pas "de son vivant" son projet se réaliser.

Et dans une attaque contre son éventuel successeur à la Maison Blanche, le républicain Donald Trump, qui a proposé que le Japon se dote de l'arme nucléaire contre la Corée du Nord, M. Obama a répliqué: cette "personne (...) ne connaît pas grand chose à la politique étrangère, à la politique nucléaire, à la péninsule coréenne ou au monde en général".

Il a taclé aussi son homologue russe Vladimir Poutine, grand absent du sommet.

Rappelant que "depuis le traité START II conclu avec la Russie, nous avons diminué de manière importante le nombre d'armes actives", le président américain a confié qu'il aurait "préféré réduire encore notre arsenal nucléaire".

Obama redoute d'autres attentats

Il a aussi battu le rappel pour la lutte contre l'EI en Syrie et en Irak.

"Alors que l'EI est sous pression en Syrie et en Irak, on peut s'attendre à ce qu'il se déchaîne ailleurs", comme lors des derniers attentats en Europe et en Afrique, a déploré le président américain.

Alors, pour déjouer d'autres attaques, il faut renforcer la coopération internationale en matière de renseignement en "partage(ant) des informations cruciales quand c'est nécessaire".

Le président Hollande a aussi appelé à "prévenir tout risque quant à l'utilisation qui pourrait être faite de matériels liés au nucléaire".

Barack Obama a également convié les grandes puissances du groupe 5+1 et l'Union européenne qui ont négocié pendant des années l'accord sur le contrôle du programme nucléaire iranien en vigueur depuis janvier et qui s'est traduit par une levée des sanctions internationales.

Réintégrer l'Iran

À cet égard, le président des Etats-Unis, artisan de cette percée historique, a plaidé pour que l'Iran réintègre peu à peu l'économie mondiale: "Tant que l'Iran remplit sa part du contrat, nous pensons qu'il est important que la communauté internationale remplisse la sienne".

Si la menace nucléaire iranienne s'est éloignée, celle d'une bombe nord-coréenne est de plus en plus pressante.

Le l31 mars, M. Obama avait discuté avec deux de ses alliés, la présidente sud-coréenne et le Premier ministre japonais Shinzo Abe, et promis de "se défendre" contre la menace atomique de Pyongyang, en appliquant les nouvelles sanctions de l'ONU prises le 2 mars. M. Obama avait aussi trouvé un terrain d'entente sur le sujet avec le président chinois, dont le pays est l'allié du régime communiste.

Pékin a voté les sanctions onusiennes mais les États-Unis veulent que la Chine fasse monter la pression.

Les médias nord-coréens ont qualifié le sommet d'effort "absurde" pour empêcher Pyongyang d'avoir "un accès légitime aux armes nucléaires". Et, en signe de défi, le régime a tiré un nouveau missile de courte portée.

AFP/VNA/CVN

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