Nouvelle tentative de décollage pour la première fusée imprimée en 3D

La troisième tentative sera-t-elle la bonne ? La première fusée imprimée en 3D doit de nouveau tenter son vol inaugural mercredi 22 mars, après deux précédents essais annulés à la dernière minute à cause de problèmes techniques.

>> Pour la première fois, une fusée imprimée en 3D va tenter de décoller

La fusée Terran 1 de l'entreprise américaine Relativity Space, imprimée en 3D, sur son pas de tir, le 10 mars à Cap Canaveral, en Floride.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette mission, baptisée "Good luck, have fun" ("Bonne chance, amuse-toi bien", en français), est scrutée de près car les fusées imprimées en 3D pourraient représenter une petite révolution dans l'industrie du lancement.

La fusée Terran 1 de l'entreprise californienne Relativity Space doit décoller depuis Cap Canaveral, en Floride. La fenêtre de tir s'ouvre à 22h00 heure locale (02h00 GMT jeudi 23 mars), et se referme trois heures plus tard. Au total, 85% de la masse de la fusée a été imprimée en 3D, et l'entreprise vise les 95% à l'avenir.

Avantage principal de la technique : simplifier grandement le processus de fabrication et réduire ainsi les coûts. Avec ses grands robots d'impression 3D, la compagnie affirme diviser par 100 le nombre de pièces par rapport à une fusée traditionnelle. Elle met aussi en avant la rapidité de la méthode : 60 jours, de la matière première au produit fini.

Terran 1 mesure 33,5 m de haut et un peu plus de 2 m de diamètre. Son premier étage comporte neuf moteurs, également imprimés en 3D. Elle devra être capable de placer 1.250 kg en orbite terrestre basse (des petits satellites, par exemple), ce qui en fait un lanceur léger. Mais ce premier vol ne contient pas de charge utile.

La fusée doit atteindre, 80 secondes après le décollage, le point où la force aérodynamique exercée sur l'engin est la plus élevée (max Q, dans le jargon). C'est l'étape cruciale du vol, selon le jeune patron de Relativity Space.

"Nous avons déjà prouvé au sol ce que nous espérons prouver en vol - que lorsque la pression dynamique et la tension sur le véhicule sont au plus haut, les structures imprimées en 3D peuvent résister à ces forces", a tweeté début mars Tim Ellis.

"Sans précédent"

Après la séparation du premier étage de la fusée, le second devra poursuivre sa route jusqu'à atteindre l'orbite terrestre - 8 minutes après le décollage. Réussir cette étape dès le premier vol serait "sans précédent", selon Tim Ellis.

En effet, la fusée utilise du méthalox comme carburant, un mélange d'oxygène liquide et de gaz naturel liquéfié (essentiellement du méthane). Si elle réussit à atteindre l'orbite, il s'agirait de la première fusée utilisant ce carburant à y parvenir.

Tim Ellis, co-fondateur et Pdg de Relativity Space, qui développe des fusées imprimées en 3D. Photo : AFP/VNA/CVN

Relativity Space, qui promeut la vision de long terme d'une humanité vivant sur plusieurs planètes, fait valoir qu'il s'agit du carburant "du futur", le plus facile à produire sur Mars. Les fusées en développement Vulcan, de United Launch Alliance (ULA), et Starship, de SpaceX, doivent également utiliser ce carburant.

Une première tentative de lancement de Terran 1 avait été abandonnée le 8 mars à cause d'un problème de température de carburant. Puis, le 11 mars, le décollage avait été annulé à deux reprises dans les dernières secondes du compte à rebours, d'abord à cause d'un problème d'automatisation, puis à cause d'un souci de pression du carburant.

Demande en plein boom

Quel que soit le degré de réussite du vol inaugural de Terran 1, les données récoltées serviront aussi pour l'élaboration de sa grande sœur : Terran R. Cette plus grosse fusée, également développée par Relativity Space, devra elle être capable de transporter 20.000 kg jusqu'en orbite basse.

La société a déjà signé pour 1,65 milliard d’USD de contrats, la majorité pour Terran R, selon Tim Ellis. L'un d'eux a été passé avec l'entreprise OneWeb, dont la constellation de satellites doit fournir internet depuis l'espace.

Ce type de fusée "moyenne-lourde est clairement là où se trouve l'opportunité de marché la plus importante pour le reste de la décennie, avec une pénurie énorme actuellement dans cette classe de charge utile", avait tweeté Tim Ellis.

Un opérateur de satellite peut attendre des années avant d'obtenir une place dans les grosses fusées d'Arianespace ou de SpaceX. Des dizaines de start-up se sont donc lancées ces dernières années pour répondre à une demande en plein boom. Le nombre de satellites lancés est passé d'environ 120 en 2012 à plus de 2.700 en 2022, selon l'entreprise spécialisée Euroconsult.

AFP/VNA/CVN



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