Séisme en Afghanistan et au Pakistan : au moins 12 morts

Au moins 12 personnes sont décédées dans le fort tremblement de terre principalement ressenti mardi soir 21 mars en Afghanistan et au Pakistan, mais la région semble avoir évité des pertes humaines massives auxquelles une secousse d'une telle ampleur est habituellement associée.

>> Forte secousse sismique ressentie en Afghanistan et au Pakistan

Des habitants de Kaboul sortent de chez eux après avoir ressenti les secousses d'un fort tremblement de terre, le 21 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il était 21h17, heure locale en Afghanistan, (16h47 GMT) quand la terre a tremblé mardi soir pendant de longues secondes. Depuis l'Asie centrale, les secousses ont été ressenties jusqu'à New Delhi, en Inde.

L'épicentre du séisme, de magnitude 6.5, a été localisé dans le Nord-Est de l'Afghanistan près de la ville de Jorm, à la frontière avec le Pakistan et le Tadjikistan, et à une profondeur de 187 km, selon l'institut sismologique américain USGS.

En Afghanistan, les autorités ont recensé mercredi 22 mars trois morts et 44 blessés, selon un bilan provisoire. Les liaisons téléphoniques et internet vers les régions reculées de ce pays pauvre et largement rural ont été coupées.

Le 22 juin 2022, plus de 1.000 afghans avaient été tués et des dizaines de milliers de personnes s'étaient retrouvées sans abri après un tremblement de terre de magnitude 5,9.

Ce séisme qui avait frappé la province pauvre de Paktika (Sud-Est) est le plus meurtrier du pays depuis près d'un quart de siècle.

Mercredi 22 mars, dans le district de Jorm, épicentre du séisme. Inamullah, un habitant du village de Soch, raconte à l'AFP qu'"entre 2.000 et 3 000 personnes" ont passé la nuit dehors.

"Nous avons tous eu peur et sommes restés éveillés toute la nuit. Il n'y a pas de victimes, mais de nombreuses maisons ont été endommagées. Jusqu'à présent, aucun fonctionnaire ne nous a rendu visite", a-t-il poursuivi.

"Nous avons passé la nuit dans notre cour... Il faisait froid dehors, mais nous avons préféré rester dehors plutôt que de rentrer", a également témoigné à Kaboul Neda Raihan, une étudiante de 24 ans.

En Afghanistan, de nombreuses familles étaient sorties de chez elles pour célébrer Nowruz, le nouvel an Perse, lorsque les secousses se sont fait ressentir.

"C'était terrifiant. Je n'avais jamais vu une telle secousse de ma vie", a déclaré mardi soir à l'AFP Khatera, une habitante de la capitale afghane.

Un journaliste de l'AFP a indiqué que plusieurs de ses voisins avaient fui avec leurs enfants de leur immeuble situé dans le centre de Kaboul.

"Ils se sont enfuis sans chaussures, en portant leurs enfants à la main", a-t-il précisé.

Commerçant à Kaboul, Noor Ahmad Hanifi avait dressé mardi soir 21 mars trois grandes tentes dans la rue pour abriter sa famille et ses voisins pour la nuit, après avoir fui son habitation.

"Lorsque le tremblement de terre a commencé, j'ai pensé que j'avais peut-être la tête qui tournait en raison de mon long voyage", a expliqué le père de famille qui venait d'effectuer treize heures de voiture.

"Mais quand j'ai entendu le bruit des portes, des fenêtres et des vitres, j'ai compris qu'il s'agissait d'un séisme".

"La maison s'est mise à trembler"

Au Pakistan, les autorités de la province de Khyber Paktuhkhwa, au nord de la capitale, ont annoncé mercredi 22 mars que neuf personnes avaient été tuées dans le tremblement de terre, dont deux femmes et deux enfants.

Carte de l'Afghanistan et de la région autour localisant le séisme survenu le 21 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il s'agit d'un tremblement de terre puissant et nous craignions des dégâts importants en raison de son intensité. C'est pourquoi nous avons lancé une alerte", a déclaré Bilal Faizi, porte-parole du service d'urgence pakistanais Rescue 1122 dans la province de Khyber Pakhtunkhwa.

"Heureusement, nos craintes se sont avérées fausses. Les habitants ont paniqué à cause de la magnitude du tremblement de terre, mais les dégâts ont été minimes", a-t-il ajouté.

"Toute la maison s'est mise à trembler", a relaté Ikhlaq Kazmi, professeur retraité dans cette ville du nord du Pakistan.

"Les enfants ont commencé à crier qu'il y avait un tremblement de terre. Nous sommes tous sortis en courant", a poursuivi l'habitant marqué par les "horreurs" du séisme en Turquie et en Syrie qui le mois dernier a tué plus de 55.000 personnes.

AFP/VNA/CVN

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