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Le journaliste français Olivier Dubois à l'aéroport international Diori Hamani à Niamey, le 20 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Selon des sources proches du dossier, il est attendu à Paris mardi 21 mars.
Lundi après-midi 20 mars, Olivier Dubois était souriant et visiblement ému à sa descente de l'avion à l'aéroport de Niamey, accompagné de Jeffery Woodke, humanitaire chrétien qui avait été enlevé le 14 octobre 2016 au Niger.
"Je me sens fatigué mais je vais bien", a déclaré le journaliste français de 48 ans, après avoir fait de brèves accolades aux reporters présents.
Olivier Dubois, dont on ne sait pas s'il est resté au Mali pendant toute la durée de sa détention, était le seul otage français recensé non retenu par un État dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.
"C'est énorme pour moi d'être là, d'être libre, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France et à tous ceux qui m'ont permis d'être là aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Le président français Emmanuel Macron a exprimé lundi 20 mars son "immense soulagement", et a témoigné de sa "grande reconnaissance au Niger pour cette libération", après s'être entretenu au téléphone avec le journaliste.
"Vive la France"
Aux côtés d'Olivier Dubois, Jeffery Woodke, cheveux blancs et soutenu par une canne a souhaité lundi "remercier le gouvernement nigérien, américain et français".
"Vive la France", s'est exclamé celui qui avait été enlevé alors qu'il venait en aide depuis une trentaine d'années à des populations nomades avec une ONG à Abalak, dans le Centre du Niger.
Le président américain Joe Biden s'est dit "heureux qu'il soit bientôt aux côtés de sa femme, Els, et de leur famille", selon un communiqué.
Le secrétaire d'État, Antony Blinken qui était en déplacement à Niamey la semaine dernière a remercié le gouvernement nigérien pour son "aide importante" dans la libération de M. Woodke.
"Les otages ont été récupérés sains et saufs par les autorités nigériennes avant d'être remis aux autorités françaises et américaines" a déclaré à l'aéroport le ministre de l'Intérieur nigérien Hamadou Souley, sans donner davantage de détails sur les circonstances de leur libération.
Olivier Dubois, journaliste indépendant, avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.
Il collaborait notamment avec Libération et Le Point, vivait et travaillait au Mali depuis 2015 lorsqu'il avait été kidnappé.
Il avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021.
Après quasiment un an de silence, une deuxième vidéo d'Olivier Dubois avait été diffusée le 13 mars 2022 sur les réseaux sociaux, sans indication sur la date à laquelle les images avaient été tournées.
"Juste incroyable"
Olivier Dubois (centre) et l'Américain Jeffery Woodke (droite), libérés par leurs ravisseurs, arrivent à l'aéroport de Niamey, le 20 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est juste incroyable, c'est quelque chose qu'on attendait depuis deux ans. Pour lui le cauchemar est terminé, et pour sa famille aussi. Il va pouvoir reprendre sa vie, même si ce sera difficile pour lui d'oublier ça", a déclaré à l'AFP la soeur d'Olivier Dubois, Canèle Bernard.
La rédaction du quotidien Libération a également fait part de sa "joie immense".
Le Mali, comme ses voisins le Niger et le Burkina Faso, traverse une grave crise sécuritaire avec des attaques jihadistes récurrentes.
"La libération inattendue par Niamey des deux otages est une grande victoire symbolique pour le Niger, qui se présente de plus en plus comme le partenaire privilégié de la France et des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme", a estimé Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel pour Amnesty.
Les enlèvements sont l'un des graves dangers encourus par les journalistes et les humanitaires locaux comme étrangers, au Sahel.
Deux employés de branche malienne du Comité international de la Croix-Rouge kidnappés entre Gao et Kidal, dans le Nord du Mali il y a deux semaines, ont par ailleurs été libérés dimanche soir 19 mars.
Au moins trois otages occidentaux sont encore détenus au Sahel : le chirurgien australien Arthur Kenneth Elliott, enlevé au Burkina Faso le 15 janvier 2016, et l’officier de sécurité roumain Iulian Ghergut, enlevé le 4 avril 2015 au Burkina Faso. Un religieux allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis novembre 2022, est considéré comme ayant été enlevé au Mali.
AFP/VNA/CVN