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Les forces irakienne traversent Godjali, près de Mossoul, le 4 octobre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les forces spéciales irakiennes sont de nouveau intervenues samedi 5 octobre dans l'est de la deuxième ville d'Irak, au lendemain d'une première tentative contrée par les jihadistes. Sur un autre front au sud de Mossoul, l'armée et la police fédérale ont lancé un assaut sur l'une des dernières localités d'importance encore aux mains de l'EI.
Le déplacement massif de plus d'un million de civils pris au piège dans Mossoul, redouté par les organisations humanitaires, n'a pas encore eu lieu, mais le nombre des personnes déplacées par les combats ne cesse de grimper depuis le début, le 17 octobre, de l'offensive des forces irakiennes.
"Nos forces sont en ce moment engagées dans des combats féroces dans les quartiers est de Mossoul", a indiqué Sabah al-Nomane, porte-parole des forces d'élite du contre-terrorisme (CTS). La bataille se fait "maison par maison", a-t-il affirmé. À Bartalla, une localité située à l'est de Mossoul et que les forces irakiennes utilisent comme base arrière, des ambulances font régulièrement des allers-retours pour évacuer des blessés du front.
Vendredi 4 novembre, des unités du CTS avaient tenté une incursion dans l'est de Mossoul mais avaient été repoussées par des tirs ininterrompus des jihadistes, qui avaient installé des barrières et des bombes dans les rues. "Nous n'attendions pas une telle résistance. Ils avaient bloqué toutes les rues", a expliqué un officier du CTS sous couvert de l'anonymat. "Les jihadistes sont très nombreux. Il était préférable de se replier et d'élaborer un nouveau plan", a-t-il dit.
Cette résistance féroce qui a ralenti l'avancée de ces forces d'élite semble contredire des informations selon lesquelles l'EI aurait déplacé une grande partie de ses combattants vers l'ouest de la ville, de l'autre côté du fleuve Tigre. Au cours des mois précédents, le groupe jihadiste, lorsqu'il se trouvait en présence de forces supérieures en nombre et en armement, avait parfois abandonné certains de ses bastions sans presque combattre.
Mais jeudi, le chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi avait exhorté dans un message audio ses troupes - quelque 3.000 à 5.000 jihadistes à Mossoul selon des estimations américaines - à lutter jusqu'au martyre pour défendre la ville d'où il avait proclamé en juin 2014 l'instauration d'un "califat".
Course contre la montre
Au sud de Mossoul, "les forces de l'armée et de la police fédérale attaquent (la zone de) Hamam al-Alil par trois côtés, avec le soutien de l'aviation" irakienne, a indiqué le général Abdelamir Yarallah dans un communiqué du commandement conjoint des opérations. L'avancée de ces forces qui remontent par la vallée du Tigre vers le nord a été ralentie par les engins explosifs posés par les jihadistes dans les villages, ainsi que pour assurer la sécurité des civils et leur éviter d'être pris dans des échanges de tirs.
Dans un communiqué, le ministère irakien pour les Migrations a indiqué avoir accueilli 9.000 personnes déplacées par les combats au cours des deux derniers jours. Il a par ailleurs comptabilisé 29.539 déplacés depuis le début le 17 octobre. Les organisations humanitaires mènent une course contre la montre pour renforcer leurs capacités d'accueil avant l'exode massif des habitants de Mossoul qu'elles craignent.
Dans un camp à l'est de Mossoul, des déplacés irakiens vivent dans des conditions spartiates. "Ils nous ont donné des couvertures mais ce n'est pas suffisant, il fait très froid. Nous sommes 19 dans cette tente", a déclaré Younes Hassan, 53 ans. La coalition internationale sous commandement américain a assuré avoir intensifié ses frappes aériennes ces derniers jours, mais les les troupes irakiennes au sol réclament un soutien plus important.
"Nouvelles avancées sur tous les axes. Encore du chemin à parcourir mais nous sommes en avance sur le programme", a déclaré dans un message sur les réseaux sociaux Brett McGurk, l'émissaire américain auprès de la coalition internationale. Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, qui s'est rendu plusieurs fois au front depuis le début des opérations, a exprimé le souhait de voir son pays débarrassé de l'EI avant la fin de l'année.
Mais des responsables américains et d'autres nationalités ont averti que l'offensive pourrait durer des semaines, voire des mois.
AFP/VNA/CVN