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Des manifestants brandissent une bannière réclamant "la fin de la dictature de Erdogan" lors d'un rassemblement à Cologne, le 5 novembre 2016. |
Des manifestants brandissent une bannière réclamant "la fin de la dictature de Erdogan" lors d'un rassemblement à Cologne, le 5 novembre 2016. |
Dans le même temps, la police turque a dispersé à l'aide de grenades lacrymogènes et de canons à eau des centaines de manifestants qui protestaient à Istanbul pour les mêmes raisons, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les arrestations vendredi 4 novembre des chefs et de plusieurs députés du HDP, principal parti prokurde, ont été accueillies avec inquiétude à l'étranger, où l'on y voit une nouvelle étape dans les purges menées tous azimuts depuis le putsch avorté de juillet. Et neuf responsables et journalistes du principal quotidien d'opposition turc, Cumhuriyet, ont été placés samedi 5 novembre en détention préventive.
La mobilisation est moins forte que prévue
Le rassemblement le plus important s'est tenu à Cologne, où environ 6.500 participants ont défilé dans le calme dans le centre-ville, selon la police, certains munis de fanions et pancartes en signe de soutien au HPD, d'autres des portraits des responsables arrêtés, et notamment du jeune coprésident du HDP, Selahattin Demirtas.
La mobilisation était cependant moins forte que prévu, les organisateurs tablant initiallement sur la participation de 10.000 à 15.000 manifestants. "Nous sommes au seuil d'une guerre civile", a lancé une oratrice, tandis qu'une bannière appelait à "stopper la dictature Erdogan". Ailleurs en Allemagne, environ 2.000 personnes ont pris part à un rassemblement similaire à Stuttgart (Sud-Ouest), 1.200 à Brême (Nord), 250 à Karlsruhe (Sud-Ouest), selon l'agence allemande DPA.
L'Allemagne compte la plus importante communauté kurde d'Europe avec environ un million de personnes, mais également la plus grande diaspora turque au monde, ce qui fait craindre une importation sur le sol allemand des tensions entre les deux communautés, attisées par la politique représsive de M. Erdogan en Turquie. En France, quelque 2.000 manifestants ont défilé au centre de Paris, selon la police, beaucoup venus en famille, derrière des banderoles clamant "Stop Erdogan, touchez pas à nos élus", ou encore "La Turquie bombarde, l'Europe reste silencieuse".
Plusieurs organisations d'extrême gauche, dont le Parti communiste et le Parti de gauche, avaient apporté leur soutien à la manifestation. Ils étaient environ 800 personnes à Rennes (Ouest) à l'appel du Conseil démocratique kurde et de l'association des Amitiés Kurdes, et 300 à Marseille (Sud) en haut de la Canebière, principale artère de la ville, où ils ont ont entamé des danses traditionnelles accompagnées par un orchestre. En Belgique, environ 300 Kurdes ont manifesté à Bruxelles dans l'après-midi devant la Gare Centrale, selon l'agence Belga.
Les arrestations des responsables politiques ont suscité des réactions indignées en Europe. La chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, s'est dite "extrêmement inquiète", tandis que Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d'affaires turc, mettant en garde la Turquie contre la tentation de "museler l'opposition".
AFP/VNA/CVN