Les flots nourris par les pluies torrentielles de la mousson ont affecté un cinquième du pays depuis 3 semaines, balayant des villages entiers et noyant de nombreuses terres fertiles. Cette catastrophe naturelle, la pire de l'histoire du pays, a jusqu'ici tué quelque 1.600 personnes selon l'ONU.
Près d'une semaine après avoir lancé un appel à l'aide internationale de 460 millions de dollars pour secourir d'urgence les 6 millions de sinistrés pakistanais les plus vulnérables, l'ONU n'en avait récolté le 17 août qu'environ 35%.
Le Japon a annoncé dans la journée 10 millions de dollars d'aide d'urgence supplémentaires "en réponse aux inondations désastreuses causées par des pluies torrentielles sans précédent". L'Australie a triplé le montant de son aide, la portant à 35 millions de dollars au total. Elle sera délivrée via les agences de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, mais aussi directement par l'aviation militaire australienne dans les zones les plus affectées.
La Turquie a doublé son aide, la portant à 11 millions de dollars. L'Arabie Saoudite a recueilli 20,5 millions de dollars d'aide au premier jour d'une campagne nationale de dons pour les sinistrés pakistanais, a annoncé le 17 août l'agence de presse d'État SPA.
La Banque mondiale s'est engagée à allouer 900 millions de dollars mais sans fournir d'échéances pour le versement de cette somme.
Les nouvelles promesses d'aide répondent, en partie seulement, aux inquiétudes exprimées par l'ONU, dont les agences d'aide peinent à rassembler l'argent nécessaire pour secourir les quelque 20 millions de sinistrés.
Le 16 août, Maurizio Giuliano, porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), avait redouté une "seconde vague de morts" en cas d'absence de nouveaux dons internationaux, en soulignant que près 3,5 millions d'enfants étaient directement menacés par des maladies liées à l'eau.
Il avait ajouté que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se préparait à porter assistance à des dizaines de milliers de personnes en cas d'apparition du choléra.
Outre le "déficit d'image" du pays, la lenteur de la mobilisation internationale pour le Pakistan s'explique selon les experts par la mobilisation massive des donateurs pour le séisme en Haïti de janvier, dont l'appel à l'aide avait été couvert à 90% en moins d'un mois.
Une réunion extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU se tiendra demain à New York pour discuter de la situation des inondations au Pakistan, a déclaré lundi le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mahmood Qureshi.
De responsables de plusieurs pays, dont la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, assiteront à la réunion, et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, présentera un rapport aux participants, a indiqué M. Qureshi lors d'une conférence de presse à Islamabad.
La directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a fait part de sa profonde tristesse et de son inquiétude face aux ravages sans précédent causés par les inondations au Pakistan, tout en assurant que les victimes de la catastrophe pouvaient compter sur l'assistance de son organisation.
Dans une lettre au Premier ministre pakistanais Syed Yousaf Raza Gilani, elle a assuré que l'UNESCO "se tient prête à fournir, dans le cadre des domaines de compétence de l'organisation, toute l'assistance que les autorités pakistanaises pourraient souhaiter".
Parmi les mesures d'assistance prévues par l'UNESCO figure l'envoi d'une mission scientifique pour aider les autorités à améliorer la gestion des inondations.
Formée de spécialistes en sciences de la Terre et en hydrologie, cette mission se rendra à Islamabad et à Lahore pour rencontrer des responsables de plusieurs institutions et ces échanges permettront d'envisager l'utilisation d'images satellitaires pour cartographier les zones inondables et dresser des plans d'évacuation.
AFP-XINHUA/VNA/CVN
(18/08/2010)