>>Sommet international sur la sécurité et contre Boko Haram
>>Boko Haram envoie des "preuve de vie" des lycéennes deux ans après leur enlèvement
La Nigériane Saa, l'une des plus de 250 écolières enlevées en 2014 par le groupe islamiste Boko Haram dans la ville de Chibok (Nord du Nigeria), le 11 mai sur la colline du Capitole à Washington DC. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les filles de Chibok sont les victimes les plus tristement célèbres de Boko Haram. Ce kidnapping sans précédent, survenu le 14 avril 2014, avait provoqué une vague d'indignation au Nigeria et dans le monde. Le retour de cette lycéenne est une rare lueur d'espoir dans le calvaire des captives de Chibok.
Depuis 2009, le groupe jihadiste est tenu responsable de l'enlèvement d'au moins 2.000 personnes, dans une insurrection qui a fait quelque 20.000 morts.
La lycéenne Amina Ali, qui avait 17 ans lors de son enlèvement, a été secourue mardi 17 mai dans la zone de la forêt de Sambisa (État de Borno), connue pour être le bastion de Boko Haram.
Sur une photographie fournie par l'armée nigériane, on peut voir une jeune femme hébétée, assise sur une chaise en plastique, portant un long hijab de couleur claire, un pagne rose et de simples tongs. Elle porte d'une main un bébé, présenté comme sa fillette de quatre mois, Safiya, et de l'autre un plat de nourriture.
Dans un communiqué mercredi 18 mai, l'armée nigériane a précisé les circonstances du retour de cette lycéenne.
Des soldats et des villageois membres d'une milice d'autodéfense - qui assistent les militaires nigérians dans la lutte contre Boko Haram - ont été déployés à Baale, près de la ville de Damboa (à 40 km de Chibok), et ont "secouru une Mademoiselle Amina Ali et un terroriste présumé de Boko Haram, Mohammed Hayatu, qui prétend être son mari", indique le porte-parole de l'armée, Sani Usman, dans ce communiqué.
Selon un chef communautaire de Chibok, Ayuba Alamson Chibok, les "milices d'autodéfense de Chibok et Damboa font régulièrement équipe pour patrouiller dans et autour de la forêt de Sambisa où les opérations de l'armée tentent de déloger Boko Haram", a-t-il expliqué.
Les membres du mouvement "Bring Back Our Girls" portent les photos des écolières disparues de Chibok, le 14 avril à Lagos. |
Des membres de ces milices ont vu mardi 17 mai une dizaine de personnes semblant fuir autour du village de Kilakesa, près d'une zone où Boko Haram a installé certains de ses camps, selon des témoins. Parmi eux se trouvaient une jeune fille, accompagnée d'un bébé et portant un hijab ressemblant, selon eux, à ceux portés par les lycéennes dans de récentes vidéos des captives. Les miliciens, dont la plupart sont des villageois bénévoles et équipés d'armes très rudimentaires, ont stoppé le groupe pour les questionner.
La jeune fille leur alors dit être l'une des lycéennes et s'appeler Amina. Ensuite, elle a pointé le doigt vers un homme à ses côtés, Mohammed Hayatu, le présentant comme son mari.
"Sanglots"
Amina a d'abord été ramenée à sa mère, Binta Ali, dans sa localité natale de Mbalala, près de Chibok. "La fille et la mère sont tombées dans les bras l'une de l'autre, et la mère a éclaté en sanglots", a rapporté M. Alamson.
Amina et son frère Mai sont les seuls enfants encore vivants de Binta, la soixantaine. Ses onze autres enfants sont tous morts. Le père d'Amina et mari de Binta est par ailleurs décédé de maladie pendant la captivité d'Amina. Des parents et des voisins se sont rapidement réunis pour fêter ces retrouvailles, chantant et manifestant leur joie, selon des témoins.
D'après le porte-parole de l'armée, Amina, Safiya et Mohammed Hayatu ont ensuite été transférés dans la capitale de l'État de Borno, Maiduguri (à 50 km de Chibok) notamment pour passer "des examens médicaux".