>>Loi travail : le projet a entamé, sous pression, son marathon parlementaire
>>Le gouvernement français va proposer de prolonger de deux mois l'état d'urgence
Le Premier ministre Manuel Valls, le 18 mai à Evry, en région parisienne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ce qui manque, c'est le projet de société, une société où la défiance, où la peur, où les obstacles, les conservatismes, les discriminations s'effacent enfin pour laisser la place à la liberté de chacun de créer son destin. Il faut au fond dire quel type de société nous voulons", a déclaré le Premier ministre devant 450 personnes, selon les organisateurs, réunies dans un gymnase d'Evry, la ville dont il fut le maire pendant des années.
"Nous avons besoin d'un projet. La gauche ne peut être forte que si elle renoue avec le projet, avec la République et avec la France. Son destin n'est pas de se parler à elle-même, d'être dans la petite querelle ou dans la division, mais c'est de parler grand, c'est d'offrir une espérance", a insisté le Premier ministre.
Ayant tombé la veste dès le début de la réunion et appuyé à un pupitre, Manuel Valls a laissé répondre ses ministres à plusieurs reprises et en particulier Najat Vallaud-Belkacem, très sollicitée lors de cette réunion, à l'atmosphère studieuse, consacrée précisément "à la jeunesse et à l'éducation".
Le ministre de la Ville et de la Jeunesse, Patrick Kanner, ainsi que les secrétaires d'État Jean-Marie Le Guen (relations avec le parlement) et Thierry Mandon (Enseignement supérieur) avaient fait le déplacement, tout comme plus d'une vingtaine de parlementaires PS, parmi lesquels Malek Boutih, Christophe Caresche ou Gilles Savary.
"Je veux une société de la solidarité", a souligné Manuel Valls, en se qualifiant de "réformiste".
"Le RSA jeunes et le revenu universel sont des idées qu'il faut mettre dans le débat public", a-t-il dit à cet égard. Même si le revenu universel mettra "cinq, dix, quinze ans" pour être appliqué, 2017 peut fournir l'occasion de se pencher sur ce projet.
"Nous avons douze mois devant nous"
"Nous avons douze mois devant nous avec le président de la République. Il nous reste douze mois pour faire au moins deux choses; protéger des Français en matière de sécurité, croissance, emplois, lutte contre les inégalités, baisse des impôts (...) Et il nous reste douze mois pour élargir les horizons, pour construire pour demain (...) pour recréer une dynamique à l'occasion (de la présidentielle)", a insisté Manuel Valls.
"Ma conviction profonde est que nous ne pouvons pas rester statiques, immobiles (...) Dans l'opposition des projets se forgent, qui peuvent briser le lien social et puis il y a le projet de l'extrême droite (...) qui porte un projet de rupture. Autour de nous, il y a aussi, notamment à gauche, des logiques de division, des logiques de la défaite", a-t-il averti.
"Il faut être capables de créer une dynamique, de rassembler, et cette dynamique, elle doit partir de la source, c'est-à-dire les gens, les concitoyens", a dit encore Manuel Valls, en annonçant d'autres réunions de ce type dans les prochaines semaines, notamment à Clermont-Ferrand et en Gironde.
Le "projet de société" auquel il aspire doit aussi pouvoir fournir des réponses aux "mille formes de radicalisation" pouvant exister dans le pays, comme "la délinquance", le "vote d'extrême-droite" ou les "filières" jihadistes.
Manuel Valls souhaitait avec ce meeting reprendre l'initiative dans un contexte politique chargé, marqué récemment par la création du mouvement "Hé Oh la gauche !" de Stéphane Le Foll, pour défendre le bilan de l'action gouvernementale, celle du mouvement "En marche !" par le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, qui grimpe dans les sondages, et enfin par des accents ressemblant de plus en plus à ceux d'un candidat de la part de François Hollande.
AFP/VNA/CVN