Nigeria : les fêtes du Durbar de Kano classées au patrimoine de l'UNESCO

Deux fois par an, des processions de milliers de cavaliers aux tenues bariolées défilent dans les rues de Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria : ces festivités ont intégré jeudi 5 décembre la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité de l'UNESCO.

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Un membre de la procession de l'émir de Kano (Nigeria) est assis sur son cheval avant le début des festivités du Durbar à Kano, dans le Nord du Nigeria.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le Durbar est un festival de couleurs, de respect, de fierté et d'harmonie", a déclaré jeudi Hajo Sani, représentante de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) au Nigeria, lors de la 19e session intergouvernementale de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à Asuncion, la capitale du Paraguay.

"C'est un festival socioculturel puissant qui rassemble de nombreux groupes ethniques, notamment les Haoussa, les Fulani, les Arabes, les Nupe, les Yoruba et les Touaregs, les intégrant ainsi dans une communauté à la culture musulmane haoussa dominante", a-t-elle ajouté.

Depuis le XVe siècle, ces parades équestres ont lieu au cours des neuvième et douzième mois du calendrier musulman, à l'occasion des fêtes musulmanes de l'Aïd el-Fitr et de l'Aïd el-Kabir, dans plusieurs villes du nord musulman à dominante haoussa, dont Kano, la deuxième ville du pays avec près de quatre millions d'habitants.

"l y a quatre processions, chacune d'entre elles sert un objectif spécifique et possède son propre calendrier et ses propres costumes", détaille le site internet de l'UNESCO.

Des cavaliers attendent le passage de la procession de l'émir de Kano (Nigeria) pendant les fêtes du Durbar, le 6 juillet 2016 à Kano, dans le Nord du Nigeria. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Le cortège de l'émir défile dans les différents quartiers de la ville et "en retour, les gens rendent hommage à leur émir, lui exprimant ainsi leur acceptation et leur soutien", ajoute le site.

En 2024, la police de Kano avait interdit le Durbar prévu en juin pour des raisons de sécurité, en raison des tensions opposant deux chefs traditionnels qui se disputent le titre d'émir de Kano.

Le Durbar "constitue une industrie qui crée des emplois et une autonomie économique au sein des communautés", a expliqué Mme Sani, ajoutant que cette fête née à Kano "est devenue populaire au point que de nombreux États du nord du Nigeria la pratiquent désormais, y compris le territoire de la capitale fédérale d'Abuja en tant que carnaval".

Les fêtes du Durbar viennent rejoindre d'autres sites nigérians déjà inscrits dans la liste de l'Unesco comme le paysage culturel de Sukur, situé dans le Nord-Est du pays près de la frontière avec le Cameroun, et la forêt sacrée d'Osun-Oshogbo, dans le Sud.

AFP/VNA/CVN

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