Un véhicule providentiel pour les handicapés

Au Vietnam, de nombreux innovateurs sont des amateurs. Certaines trouvailles améliorent considérablement la qualité de vie, en particulier celle des handicapés. Un agriculteur donne une vraie leçon de témérité, au service de l’autonomisation des personnes en fauteuil roulant.

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Pham Ngoc Son, paraplégique, prend goût au fauteuil roulant de Nguyên Van Thang.

Nguyên Van Thang, 52 ans, est un agriculteur qui vit dans la commune de Sông Câu, province de Phu Yên (Centre). Il a créé une variante du fauteuil roulant électrique. Un véhicule qui remplace plus ou moins les «jambes» des personnes handicapées en leur permettant de se redresser pour faciliter leurs activités quotidiennes.

En découvrant l’invention de Thang, son ami paralysé, Pham Ngoc Son, 42 ans, a été séduit par ses avantages. Et quand il l’a testée directement, quel bonheur !

Après avoir bouclé les sangles au niveau des jambes, M. Son a commencé à essayer les commandes du fauteuil pendant quelques secondes. Et son rêve est devenu immédiatement réalité en se levant et en se déplaçant pour rencontrer et bavarder avec ses voisins. Grâce à ce fauteuil, les activités quotidiennes sont facilitées, que ce soit pour faire la toilette ou aller chercher un objet dans la maison, tel un livre.

Quand ses muscles jambiers se sont fatigués, il a pu changer de posture, passant d’une position debout à assise ou couchée. Ce fauteuil est une petite délivrance pour lui, puisqu’il peut se reposer, travailler, et même faire un peu de sport.

«J’adore le fauteuil roulant de mon ami Thang. Le plus grand rêve pour une personne paralysée, c’est de pouvoir +se lever+. Son invention est tout simplement géniale !», confie M. Son.

Une création très étonnante

M. Thang a décidé de fabriquer un fauteuil roulant électrique parce que son jeune frère est paralysé des jambes, suite à un accident de la circulation en 2011. En le soignant, Thang a compris les difficultés et les souffrances de son frère, dont les jambes sont désormais atrophiées.

Grâce au nouveau fauteuil roulant mis au point par son ami, Pham Ngoc Son peut se tenir debout.

«La conception et la fabrication de ce fauteuil, lancées en 2011, ont été achevées fin 2014. Pour moi, ce travail a été très difficile, car je suis un maçon et un éleveur de crevettes, sans aucune connaissance en mécanique ou en automatisation. D’ailleurs, je n’ai acquis l’aspect théorique qu’après l’avoir conçu !», se souvient-il.

«Après de nombreux essais se soldant par un échec, mes partenaires m’ont abandonné. J’ai alors assumé seul le travail. Je me suis habitué au tour et au poste de soudure électrique. Cela m’a coûté quelques centaines de millions de dôngs pour acheter le nécessaire : j’ai souvent perdu des matériaux et des pièces, car mes connaissances techniques n’étaient pas suffisantes. Si je suis allé d’échecs en échecs, je ne me suis jamais découragé. J’étais déterminé à réussir non seulement pour mon frère, mais aussi pour toutes les personnes paralysées», explique M. Thang, indiquant d’un geste une longue cicatrice sur son genou. Le résultat d’un test ayant mal tourné, lequel avait également blessé sa femme lorsqu’elle l’avait essayé à son tour.

Enfin, les efforts de Thang ont été récompensés en 2015 par un premier prix au 6e concours de l’innovation scientifique et technique de la province de Phu Yên (Centre). Il a également déposé un dossier au Département de la propriété intellectuelle pour protéger son invention.

«Le coût de ce fauteuil est de 12 à 13 millions de dôngs, dont plus de la moitié pour les matériaux. J’ai reçu quelques commandes, mais, il sera difficile pour moi seul de fabriquer plusieurs véhicules. Je pense que je devrai concéder une licence à une entreprise pour le commercialiser au Vietnam à un prix convenable pour les personnes paraplégiques», partage M. Thang.

Un véhicule «cinq en un»

Les différents types de fauteuils roulants électriques du marché n’ont qu’une ou deux fonctions. Mais le «fauteuil roulant électrique de forme verticale», tel que dénommé par M. Thang, en possède cinq. Il peut être actionné manuellement, fonctionner à l’électricité, être en position verticale ou horizontale comme un lit, et peut soutenir pour restaurer les fonctions motrices des membres inférieurs. Sur la droite, une commande de contrôle directionnel pour avancer ou reculer, et tourner à gauche ou à droite. À gauche, un frein et deux interrupteurs, l’un pour «se lever», et l’autre, pour «se coucher». L’utilisateur doit attacher les ceintures de sécurité avant de changer de position. Et pour éviter tout déséquilibre, le fauteuil possède un système de balance automatique.

Grâce à ses deux accumulateurs de 24V, ce véhicule offre une autonomie de 25 km, à une vitesse maximale de 10 km/h.

Quang Châu/CVN

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