Tourisme spatial : bientôt des vols à bord de ballons à l'hélium

Lancer des satellites ou organiser un mariage dans l'espace : tel est le défi qu'une compagnie espagnole promet de relever avec des ballons gonflés à l'hélium.

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José Mariano López-Urdiales, PDG de Zero2Infinity, au Forum mondial sur les risques spatiaux, à Dubaï le 4 novembre.

Un tel voyage aux confins de l'espace peut devenir possible dans deux ans au prix de 110.000 euros, a assuré vendredi 4 novembre José Mariano López-Urdiales, PDG et fondateur de Zero2Infinity, basée à Barcelone.

"Nous résolvons le problème de l'accès à l'espace d'une manière totalement différentev: nous sortons de l'atmosphère en utilisant des ballons volant à haute altitude, à bas prix et propres, une technologie bien conçue et arrivée à maturité", a déclaré M. López-Urdiales dans un entretien en marge du Forum mondial sur les risques spatiaux, à Dubaï.

"De là, les possibilités seront illimitées", a-t-il ajouté. "On peut offrir l'expérience visuelle qu'ont les astronautes" en permettant d'admirer la courbure de la Terre, l'obscurité de l’espace, les étoiles et les planètes avoisinantes.

Fondée il y a 7 ans, Zero2Infinity a déjà à son actif une trentaine de vols d'essai, menés par des prototypes. D'autres compagnies ont des ambitions similaires. World View Enterprises, basée aux États-Unis, travaille ainsi sur le transport de touristes dans l'espace en utilisant des ballons gonflés à l'hélium.

"Au lieu de combattre la gravité, nous nous en servons à notre avantage", a dit M. López-Urdiales, soulignant que sa compagnie espérait "changer complètement le profil de risque des missions spatiales". "Ces ballons sont très sûrs" et relativement peu coûteux. "Ils peuvent monter à une altitude de 40 km", soit trois fois l'altitude des vols commerciaux, a-t-il poursuivi.

"Risque réduit"

En février dernier, Virgin Galactic, la société de tourisme spatial du milliardaire britannique Richard Branson, a dévoilé la nouvelle version de son avion suborbital SpaceShipTwo en Californie, 16 mois après l'accident du premier exemplaire qui a coûté la vie au pilote et grièvement blessé le copilote. Mais la firme n'a pas précisé quand elle envisageait de reprendre les vols d'essai.

Dubaï fait partie de la fédération des Émirats arabes unis, qui ambitionne de devenir le 9e pays au monde à disposer d'un programme pour l'exploration la planète Mars.

Avant l'accident, Virgin Galactic comptait déjà 650 clients pour de futurs périples à la frontière de l'espace, avec un billet d'un coût de 250.000 dollars par personne. Parmi les célébrités figurant sur la liste figurent les acteurs Leonardo DiCaprio et Ashton Kutcher mais aussi l'astrophysicien britannique Stephen Hawking, à qui un vol a été offert par Richard Branson.

Pour M. López-Urdiales, le risque est réduit avec les ballons. "Nous n'avons pas tous les risques d'explosion" et "nous ne dépassons même pas la vitesse du son (...), le ballon volant très doucement", a-t-il assuré. Le voyage prendrait, selon lui, environ 5 à 6 heures, "plus qu'assez pour se souvenir vraiment de l'expérience".

"La première étape sera l'envoi de satellites, puis de professionnels, de scientifiques et d'astronautes", avant d'ouvrir la voie à des touristes, a indiqué le patron de Zero2Infinity. Plusieurs activités sont possibles dans l'espace, a-t-il expliqué. "Pour ceux qui veulent offrir des connexions, nous lancerons leurs satellites. Et ceux qui veulent se marier, nous les conduirons en voyage dans l'espace et le commandant de bord les mariera".

"Nous ne savons pas quels sont vos rêves mais nous vous les réaliserons dans l'espace", a lancé M. López-Urdiales à l'adresse de ses futurs clients. Et cela pourrait se faire dans les riches monarchies pétrolières du Golfe.

"Nous pensons que le lancement de satellites et de touristes spatiaux sera une activité génératrice de beaucoup de richesse et de prestige pour l'endroit où cela se produira", a-t-il dit, en citant notamment Dubaï.

Dubaï, devenu une destination touristique, fait partie de la fédération des Émirats arabes unis, qui ambitionne de devenir le 9e pays au monde à disposer d'un programme pour l'exploration la planète Mars.

En 2014, les Émirats ont annoncé qu'ils entendaient lancer d'ici 2021 sur la Planète rouge la première sonde arabe robotisée, baptisée "Espoir". Ils avaient affirmé que leurs investissements dans les technologies aérospatiales avaient atteint 20 milliards de dirhams (4,8 milliards d'euros).


AFP/VNA/CVN

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