>>Négociation /nucléaire iranien : progrès limités, pas de percée
M. Netanyahu a donné un discours historique au Capitole, en forme de défi au président américain, au moment même où Washington et Téhéran négocient en Suisse pour trouver d'ici fin mars un règlement définitif censé encadrer le programme nucléaire iranien.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adresse au Congrès américain le 2 mars. |
"Un accord avec l'Iran ne l'empêchera pas de produire des bombes atomiques. Il est même presque certain que l'Iran produirait ces armes nucléaires, beaucoup d'entre-elles", a affirmé M. Netanyahu.
"Vous voyez mes amis, cet accord offre deux concessions majeures", a-t-il attaqué en référence au texte définitif que les grandes puissances du groupe 5"1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) s'efforcent de forger avec Téhéran avant le 31 mars.
Dans cette solution diplomatique, que souhaite ardemment le président Obama, "la première (concession) est de laisser l'Iran avec un vaste programme nucléaire. La seconde est de lever les restrictions sur ce programme dans environ dix ans", a condamné Benjamin Netanyahu.
Netanyahu "n'apporte rien de nouveau"
Le président Obama, qui avait exclu de le rencontrer, a jugé que son discours n'apportait "rien de nouveau" et n'offrait aucune "alternative viable".
"Nous n'avons pas encore d'accord", a affirmé M. Obama depuis le Bureau ovale. "Mais si nous réussissons, ce sera le meilleur accord possible avec l'Iran pour empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire".
Lundi 2 mars, le président Obama avait accusé le dirigeant israélien d'avoir eu tort par le passé sur le bien-fondé d'un règlement entre les grandes puissances et l'Iran.
Mais une cinquantaine de démocrates l'ont boycotté. Leur chef de file à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, s'est dite "attristée par l'insulte faite à l'intelligence des États-Unis".
Le Premier ministre espère que le Congrès, contrôlé par les républicains, votera de nouvelles sanctions à l'encontre de Téhéran. Ce à quoi la Maison Blanche est farouchement opposée, de peur que les négociations internationales qui se déroulent depuis un an et demi ne volent en éclats.
Le voyage de M. Netanyahu aux États-Unis a jeté un très sérieux coup de froid entre les alliés américain et israélien, aux relations déjà tendues depuis des mois.
Il s'est fait à l'invitation du président républicain de la Chambre des représentants John Boehner et a provoqué la colère de la Maison Blanche.
En signe d'apaisement devant le Congrès, M. Netanyahu a toutefois remercié le président Obama pour son soutien à Israël et a une nouvelle fois vanté l'alliance indéfectible entre les deux pays.
Simultanément à Montreux, en Suisse, les chefs des diplomaties américaine et iranienne, John Kerry et Mohammad Javad Zarif ont enchaîné les sessions de négociations. Ils doivent continuer jusqu'à mercredi 4 mars.