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Photo prise le 11 mai 2025 et diffusée par Airlift Technology, montrant l'utilisation d'un drone gros porteur pour nettoyer les détritus au camp de base de l'Everest, au Népal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Canettes, bonbonnes d'oxygène vides, bouteilles plastiques et matériel d'alpinisme jonchent les voies menant au "toit du monde", dont le sommet qui culmine à 8.849 m d'altitude suscite la convoitise de toujours plus de grimpeurs.
Pilotés depuis le camp 1 (6.065 m), deux drones gros porteurs ont été mis à contribution lors de la dernière saison d'ascension (avril-juin) pour participer à la collecte des détritus laissés sur place. Ils ont récupéré près de 300 kg de déchets.
Jusque-là, "les seules options étaient les hélicoptères et la main-d'œuvre humaine", décrit Raj Bikram Maharjan, de la société népalaise Airlift Technology, à l'origine de l'initiative.
"Nous avons donc trouvé une solution avec ces drones capables de transporter de lourdes charges", poursuit-il.
Après une première expérience concluante l'an dernier sur l'Everest, le système a été testé sur le sommet voisin de l'Ama Dablam (6.812 m), permettant d'évacuer 641 kilos de déchets par la voie des airs.
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Des personnes trient les déchets récupérés sur les pentes de l'Everest pour les recycler à Katmandou, le 12 juin 2024 au Népal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est un moyen révolutionnaire pour rendre la région plus propre et plus sûre", s'enthousiasme Tashi Lhamu Sherpa, vice-présidente de la municipalité rurale de Khumbu Pasang Lhamu, en charge de la région de l'Everest.
Le recours aux drones est plus efficace, plus économique et plus sûr que les autres méthodes, souligne pour sa part Tshering Sherpa, responsable du comité de contrôle de la pollution de Sagarmatha, une ONG dédiée à la protection du fragile écosystème himalayen.
"Changer la donne"
"En dix minutes seulement, un appareil peut transporter autant de déchets que dix personnes en six heures", explique-t-il.
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Des alpinistes sur le glacier Khumbu lors de leur ascension vers le sommet de l'Everest, le 3 mai 2024 au Népal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces drones puissants - qui coûtent environ 20.000 dollars (17.000 euros) pièce - ont été fournis gracieusement par un fabricant basé en Chine afin de soutenir les opérations de nettoyage et promouvoir sa marque.
Quant au coût de leur exploitation, il est pris charge par les autorités népalaises locales.
Ces appareils télécommandés font également office de sherpa pour acheminer du matériel d'escalade - bouteilles d'oxygène ou échelles et des cordes - et limiter les montées dangereuses, notamment via la célèbre et périlleuse cascade du glacier de Khumbu qui débute l'ascension vers l'Everest.
Les guides et les porteurs peuvent désormais ouvrir la voie à leurs clients sans être encombrés de matériel lourd.
Tout le matériel "est transporté par les drones. Cela leur fait gagner du temps et économiser de l'énergie", se félicite Nima Rinji Sherpa.
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L'alpiniste népalais Nima Rinji Sherpa à son arrivée à l'aéroport de Katmandou, le 14 octobre 2024, après avoir battu le record du plus jeune alpiniste à avoir gravi les 14 sommets mondiaux de plus de 8.000 m. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'an passé, le grimpeur est devenu le plus jeune de l'histoire à escalader les 14 sommets de plus de 8.000 m d'altitude de la planète en gravissant le Shisha Pangma (Chine).
Le mois prochain, Airlift Technology va tester les drones sur le Manaslu (8.163 m), le huitième plus haut sommet de la planète.
"Les drones ne sont pas seulement utiles en temps de guerre", ironise le patron de la société.
"Ils peuvent sauver des vies et protéger l'environnement", insiste Raj Bikram Maharjan. "En matière de climat comme d'aide humanitaire, cette technologie va changer la donne".
AFP/VNA/CVN