Roland-Garros
Nadal-Djokovic, 59e épisode, scénario pas comme les autres

Anticipé depuis le tirage au sort, le quart de finale entre Rafael Nadal et Novak Djokovic à Roland-Garros, programmé mardi soir 31 mai (20h45), est la pièce la plus jouée de l'histoire du tennis masculin, mais sa trame est hors du commun.

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L'Espagnol Rafael Nadal face au Canadien Felix Auger-Aliassime, en 8e de finale du tournoi de Roland-Garros, le 29 mai

Après la finale à sens unique de 2020 en faveur de Nadal (6-0, 6-2, 7-5) et la spectaculaire demi-finale de 2021 en forme de revanche pour Djokovic (3-6, 6-3, 7-6 (7/4), 6-2), ce troisième duel en trois éditions de Roland-Garros a des airs de belle entre les deux géants.

Si on se fie aux statistiques, le Serbe de 35 ans, tenant du trophée, a un léger avantage global (30-28 toutes surfaces et toutes compétitions confondues), mais l'Espagnol, 36 ans vendredi, mène tant sur terre battue (18-8), sa surface chérie, qu'en Grand Chelem (10-7) et à Roland-Garros (7-2). Néanmoins la situation est délicate pour "Rafa", loin de celle de ses grandes années sur ocre, et qui affirme qu'il ne partira pas favori mardi soir 31 mai.

"Avec 2015 (défaite 7-5, 6-3, 6-1 en quarts, NDLR), ce sont peut-être les deux fois où Djokovic est le plus clairement favori quand je l'affronte ici. Toutes les autres fois, soit j'étais plutôt favori, soit c'était du 50-50", compare Nadal. "Là, avec nos dynamiques respectives des derniers mois, il arrive dans une meilleure situation", poursuit-il. Bien sûr, Roland-Garros est la deuxième maison du champion majorquin. Il y a triomphé treize fois depuis 2005, n'y a perdu que trois fois en 112 matches, et n'a été poussé que trois fois seulement jusqu'à un cinquième set.

"Essayer de toutes mes forces"

Mais Nadal est arrivé à Paris sur une dynamique des plus précaires. En cause : une fracture de fatigue aux côtes survenue à deux mois de Roland-Garros, qui a stoppé son formidable élan du début de saison (21e Grand Chelem en Australie et vingt premiers matches gagnés), et le réveil de ses douleurs chroniques au pied gauche mi-mai. "Je n'ai pas joué ce genre de match ces trois derniers mois, ça va être un gros défi", reconnaît-il.

D'autant que, 48 heures avant de retrouver Djokovic, il a ferraillé pendant près de quatre heures et demie face à Félix Auger-Aliassime (9e). "Je ne sais pas si je vais être capable ou pas, je n'ai pas de bagage suffisamment fourni pour sentir si j'ai le fond nécessaire pour jouer au niveau dont j'ai besoin pour battre quelqu'un comme Novak, mais je vais essayer de toutes mes forces", promet l'Espagnol.

De son match marathon contre "FAA", Nadal retient en particulier un élément positif : avoir "été capable de faire la différence au moment le plus critique en étant beaucoup plus agressif et en montant au filet".

Le Serbe Novak Djokovic face à l'Argentin Diego Schwartzman, en 8e de finale du tournoi de Roland-Garros, le 29 mai.

Inévitablement, se pose la question de son état physique. "Je ne pense pas être touché physiquement après ce match, au niveau musculaire ça va, au niveau de la fatigue aussi. Après, ce qui peut se passer là-dessous, on ne sait pas", constate l'actuel No5 mondial en faisant référence à son pied gauche, rongé par une nécrose de l'os scaphoïde (syndrome de Muller-Weiss) depuis plus de quinze ans.

Djokovic est "prêt"

À l'inverse, tout va mieux pour Djokovic depuis quelques semaines. Avec le retour du circuit en Europe, le No1 mondial est redevenu lui-même, après un premier trimestre entamé par sa rocambolesque expulsion d'Australie et passé quasiment à l'arrêt, faute de vaccin contre le COVID-19.

"Je suis satisfait de comment je me sens, de ma frappe de balle. Je suis prêt", affirme "Nole", sur une série de neuf matches gagnés d'affilée, avec son titre à Rome - son premier depuis six mois - et ses quatre premiers tours franchis en trois sets à Paris. Au total, Djokovic a passé à peine plus de huit heures sur les courts de la Porte d'Auteuil et n'a laissé filer que trente jeux.

"Je suis content de ne pas avoir passé trop de temps sur les courts, sachant que le jouer à Roland-Garros, c'est toujours un combat physique, en plus de toute le reste", estime le Serbe. "C'est un énorme défi. Probablement le plus grand qui peut exister ici." Car même si Nadal n'est plus indéboulonnable comme du temps de sa splendeur, ses deux pieds sont malgré tout bien ancrés sur sa terre adorée.

AFP/VNA/CVN

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