Municipales à Paris : un premier débat pour tenter de convaincre

Police municipale armée, ou non ? Une ville propre, mais comment ? Quelle place pour la voiture ? Sept candidats à la mairie de Paris ont égrené leurs mesures et tenté de convaincre les électeurs, lors d'un premier débat mercredi soir 4 mars sur LCI.

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Deux candidates à la mairie de Pairs, Anne Hidalgo et Rachida Dati, lors du premier débat télévisé de campagne, le 4 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le premier à se jeter dans le bain est Cédric Villani, selon un tirage au sort. En cinq minutes, le mathématicien médaillé Fields, promet qu'"on n'entendra plus les Parisiens parler sans cesse de leurs problèmes du quotidien, parce qu'ils souffrent".
"Ils souffrent de problèmes d'embouteillage et souffrent de la pollution, des rues qui ne sont pas propres et qui sont insécures", martèle le député exclu de La République en Marche (LREM) pour avoir refusé de se rapprocher du candidat officiel, à l'époque Benjamin Griveaux.
Un coup de coude échangé avec le mathématicien pour le saluer, et voici la maire PS sortante, Anne Hidalgo, sur le plateau pour décrire son rêve d'une ville à l'image des quais de Seine, dont la piétonnisation a été émaillée de nombreux rebondissements judiciaires, "une ville où on respire, où on peut lâcher la main de nos enfants, on peut se promener, une ville où on réduit la place de la voiture, réduit les pollutions".
"Je cours en apnée sur les berges qui sont des latrines à ciel ouvert", lui a répondu, plus tard, la candidate Les Républicains (LR) Rachida Dati, qui a dénoncé une "anarchie partout (...) dans la circulation, dans les travaux, dans l'espace public".
Entrée dans la bataille des municipales il y a deux semaines, Agnès Buzyn (LREM), plus discrète, a assuré que "ça fait longtemps qu'(elle) pense à ce mandat". "Je me disais que le plus beau mandat est celui de maire", a assuré la candidate, qui souffre d'un déficit de notoriété.
Alors que l'écologie est au centre du débat, le candidat d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), en perte de vitesse dans les sondages, David Belliard, a ramené au devant de la scène son projet de déterrer la Bièvre, rivière parisienne enfouie, et ainsi créer de la fraîcheur pour mieux lutter contre les effets de la canicule.

À l'approche du premier tour des municipales du 15 mars, la bataille reste très indécise et l'enjeu, de taille, pour les trois candidates qui font la course en tête dans les sondages. Selon une enquête de Harris Interactive-Epoka diffusée mardi 3 mars, Rachida Dati continue de progresser (25%), devançant Anne Hidalgo (24%) et la LREM Agnès Buzyn (17%). Viennent ensuite l'écologiste David Belliard (11%) et le député congédié de LREM Cédric Villani (8%) - tous deux à la peine, après avoir flirté avec les 15% -. Enfin, en bas du tableau, l'Insoumise Danielle Simonnet (5%) et le candidat soutenu par le Rassemblement national Serge Federbusch (4%). Le huitième candidat, Marcel Campion, crédité autour de 1%, n'était pas invité au débat.
"Des prix dingues"
Face aux critiques sur son bilan, Anne Hidalgo s'est échiné à répondre de son bilan et justifier ses décisions, comme ses changements de position relative à la police municipale que la maire sortante a longtemps refusée avant de la réclamer, pour gérer les problèmes d'incivilités.

Au débat le 4 mars, de gauche à droite : Cédric Villani, Serge Federbusch, Danielle Simonnet, Agnès Buzyn, David Belliard, Anne Hidalgo et Rachida Dati.
Photo : AFP/VNA/CVN

Autre préoccupation dans la capitale, le logement, dans une ville où le prix à l'achat a "dépassé cette semaine les 11.000 euros du mètre carré", selon Agnès Buzyn, qui a dénoncé "des prix dingues".
Concernant la politique de la maire sortante en lutte contre la plateforme de location AirBnb, l'ex-ministre de la Santé a jugé sa proposition de baisser le nombre de nuitées (aujourd'hui fixé à 120 jours par an) "indécente". "Vous avez 29 personnes pour contrôler AirBnb, et 300 personnes à la communication", a-t-elle taclé.
Dénonçant des "prix exorbitants", M. Belliard, le benjamin parmi les candidats, souhaite "utilis(er) l'existant", soit remettre les "logements vacants et résidences secondaires" sur le marché, rappelant son opposition à de nouvelles constructions.
Il faut "réquisitionner les logements vides" et faire en sorte que les emplois soient développées en périphérie de la capitale, pour limiter les déplacement des salariés franciliens, a développé l'Insoumise, Danielle Simonnet.
Alors que la maire de Paris veut poursuivre sa politique du logement social et atteindre les 25% d'ici 2025, ou poursuivre le projet de foncière pour permettre l'accès à la propriété aux ménages de la classe moyenne, Serge Federbusch, cinglant, a dénoncé un "festival de démagogie".
Ce premier débat sera suivi le 10 mars par un deuxième organisé par France Télévisions, et un autre entre les deux tours, sur BFMTV, le 18 mars.

AFP/VNA/CVN

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