Migrants : Erdogan réclame un soutien européen en Syrie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi 4 mars qu'une résolution de la crise migratoire passait par un soutien européen à Ankara en Syrie, mais l'UE a rejeté "fermement" le chantage aux migrants de la Turquie.

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Des migrants essayent de renverser des clôtures pendant des affrontements avec la police grecque près du poste-frontière de Pazarkule, en Turquie, le 4 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'escalade verbale intervient après une journée de nouveaux heurts entre réfugiés et policiers à la frontière grecque.
"Si les pays européens veulent régler le problème, alors ils doivent apporter leur soutien aux solutions politiques et humanitaires turques en Syrie", a déclaré mercredi M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.
Les ministres de l'Intérieur de l'UE, réunis en urgence à Bruxelles, lui ont répliqué mercredi soir 4 mars : renouvelant son soutien à la Grèce, l'Union "rejette fermement l'usage par la Turquie de la pression migratoire à des fins politiques", qui a créé une situation "pas acceptable" aux "frontières extérieures de l'UE", selon un communiqué commun.
Des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers la Grèce depuis que M. Erdogan a ordonné vendredi 28 février l'ouverture des frontières de son pays, réveillant en Europe la peur d'une crise migratoire similaire à celle de 2015.
Face à ce nouvel afflux, plusieurs dirigeants européens avaient déjà dénoncé un "chantage" d'Ankara qui, aux termes d'un accord conclu avec Bruxelles en 2016, s'était engagé à lutter contre les passages illégaux, en échange notamment d'une aide financière.
Les ministres de l'Intérieur ont d'ailleurs appelé la Turquie "à mettre totalement en
œuvre les dispositions" de cet accord.

Des policiers grecs le long de la frontière avec la Turquie, où se trouvent des migrants, le 4 mars près de Kastanies.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous n'avons jamais considéré les réfugiés comme un moyen de chantage politique", a soutenu le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.

À l'issue d'une visite à Ankara dans la journée, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait annoncé le déblocage d'une aide d'urgence de 170 millions d'euros "pour les plus vulnérables en Syrie".
Trêve en Syrie ?
Ankara, qui accueille déjà 3,6 millions de Syriens sur son sol, réclame depuis plusieurs mois la création d'une "zone de sécurité" dans le Nord de la Syrie pour y installer les personnes déplacées.
Le ministère turc de la Défense a annoncé mercredi la mort de deux nouveaux soldats dans des tirs du régime, portant à près de 40 les pertes turques depuis la semaine dernière à Idleb.
Ces affrontements se produisent à la veille d'une rencontre cruciale à Moscou entre M. Erdogan et le président russe Vladimir Poutine.

Le président turc a indiqué mercredi 4 mars qu'il espérait arracher "un cessez-le-feu le plus rapidement possible" lors de ce sommet.
La chancelière allemande Angela Merkel, par la voix d'une porte-parole, a demandé aux deux dirigeants d'établir une zone de sécurité dans la région pour assurer l'approvisionnement des populations déplacées.

AFP/VNA/CVN

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