>>Les forces irakiennes ont repris le gouvernement provincialà Mossoul
>>L'étau se resserre sur l'EI à Mossoul et en Syrie
La fumée des combats s'élève au-dessus des quartiers ouest de Mossoul, le 7 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La reconquête de trois quartiers a également été annoncée par Bagdad au troisième jour d'une nouvelle offensive lancée pour reprendre le dernier bastion urbain de l'EI en Irak.
Les troupes gouvernementales se rapprochent ainsi de la vieille ville, un secteur densément peuplé où les combats s'annoncent particulièrement ardus.
En attendant, elles ont chassé les jihadistes d'un quartier administratif où se trouvent le gouvernorat de la province de Ninive mais aussi le siège de la police et le bâtiment de la Banque centrale, où les jihadistes avaient dérobé des millions de dollars en 2014 lorsqu'ils avaient pris le contrôle de la deuxième ville du pays.
La reprise du musée a une valeur symbolique importante dans la mesure où cet établissement avait été mis à sac en 2015 par les jihadistes. Ils y avaient détruit à coup de masses et au marteau-piqueur des statues antiques et des trésors pré-islamiques.
L'EI avait montré ces destructions dans une vidéo qui avait provoqué un tollé international, des experts les comparant à la démolition des Bouddhas de Bamiyan par les talibans en Afghanistan en 2001.
"Le musée est complètement dévasté, les antiquités ont été volées", a déploré l'officier Abdel Amir al-Mohammedawi, des Forces d'intervention rapide, troupe d'élite du ministère de l'Intérieur.
Pont repris
Depuis le lancement de leur opération d'envergure sur Mossoul-Ouest le 19 février, l'une des priorités de Bagdad est de s'assurer le contrôle du Tigre, qui coule au milieu de la ville.
Ce fleuve est enjambé par cinq ponts qui ont tous été endommagés ou détruits, que ce soit par l'EI ou par les bombardements de la coalition internationale antijihadistes menée par Washington qui intervient aux côtés des forces irakiennes.
Les forces irakiennes ont annoncé mardi la prise de contrôle d'un deuxième pont, celui d'Al-Hourriyah. Elles vont tenter de le réparer afin de rétablir un lien direct entre l'est et l'ouest de la ville, ce qui pourrait constituer une avancée stratégique majeure.
Des instructeurs militaires américains et britanniques sont en train de former une centaine de soldats irakiens à mettre en place des ponts flottants.
Un militaire irakien observe un cratère causé par un bombardement sur Mossoul ouest lors de l'offensive contre le groupe État Islamique, le 7 mars |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les combats en cours dans l'ouest de Mossoul ont entraîné le déplacement de plus de 50.000 personnes, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Mais la majeure partie des quelque 750.000 habitants de ce secteur sont pour l'heure restés sur place, où ils manquent de nourriture et de soins.
Raqa sous pression
En Syrie aussi, le groupe jihadiste est sur le recul et son principal bastion est menacé.
Dans le Nord de ce pays en guerre depuis près de six ans, l'EI fait actuellement face à deux offensives, non coordonnées : celle des forces prorégime soutenues par la Russie et celle d'une alliance de combattants kurdes et arabes appuyée par les États-Unis, les Forces démocratiques syriennes (FDS).
Ces dernières ne sont plus qu'à une poignée de kilomètres au nord-est de Raqa, "capitale" de facto du groupe jihadiste, et ont réussi à couper la principale voie de ravitaillement de l'EI entre Raqa et la province de Deir Ezzor, région de l'est du pays contrôlée en quasi totalité par le groupe ultraradical.
Les forces gouvernementales ont de leur côté encore progressé mardi 7 mars face aux jihadistes dans l'est de la province d'Alep, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Elles ont repris la station de pompage qui alimente la ville d'Alep, coupée en eau courante depuis une cinquantaine de jours. Elles sont par ailleurs très proches d'un aéroport militaire non loin.
Plus de 65.000 personnes ont fui ces derniers jours les deux offensives dirigées contre l'EI dans le nord de la Syrie.
La situation en Syrie et en Irak était par ailleurs au centre d'une réunion mardi 7 mars des chefs d'état-major turc, américain et russe dans le sud de la Turquie, selon l'armée turque. Ces trois pays, qui combattent l'EI en Syrie, soutiennent des camps rivaux.
Dans le même temps, la Maison Blanche a annoncé que le Premier ministre irakien Haider al-Abadi se rendra à Washington d'ici la fin du mois pour rencontrer le président américain Donald Trump.